"Premières Solitudes" : Claire Simon et la jeunesse, une affaire qui roule

Mardi 13 novembre 2018

de Claire Simon (Fr, 1h40) documentaire

Photo : ©Sophie Dulac Distribution

À l'occasion d'un partenariat au long cours avec les élèves d'une classe d'un lycée d'Ivry, la cinéaste Claire Simon instaure un jeu de rôle leur permettant, par le dialogue, de dévoiler les coulisses de leur vie et de livrer devant la caméra des secrets que leurs potes ne soupçonnaient pas...

« On se côtoie tous les jours, mais on ne sait rien les uns les autres » : tel est, en substance, le déclencheur de ce film mû non par une curiosité voyeuriste, mais l'envie sincère de partager le parcours de vie de ses compagnons d'études. Sans avoir peur de mettre les pieds dans le plat avec une question embarrassante ; sans craindre le regard des autres lorsqu'une confidence s'étrangle dans un sanglot. Or, il y a dans ce groupe en apparence banal beaucoup de fractures secrètes, de récits de divorces parentaux, de sentiment d'abandon ou de solitude avérée, d'adoptions... La force des confessions, parfois déchirantes, est estomaquante et compense une construction formelle fragile, voire bancale : un bout à bout de séquences au cadrage incertain, à la lumière inconstante ou au montage minimaliste.

Après Récréations, 800 km de différence - Romance voire Le Concours, Claire Simon s'affirme une fois de plus comme l'une des plus fines portraitistes de la jeunesse.

Premières Solitudes

sortie nationale : Mercredi 14 novembre 2018
De Claire Simon (Fr, 1h40)

Il s’agit d’un portrait d’un âge de la vie : 16 /18 ans. A cet âge-là, si on a de la chance on est au lycée, ici on est à Ivry et on discute entre les cours, même parfois pendant les cours. Assis dans le couloir ou dehors sur un banc ou sur le parapet avec vue sur la ville. Les jeunes gens dialoguent à deux ou à trois et ils découvrent leurs histoires respectives, celles dont ils héritent, de la famille, et ils parlent de leurs passions et de leurs solitudes. A cet âge-là chacun voit le moment où il faudra quitter la famille, quand elle existe… Et la fuir encore plus quand elle est toute cassée. Être seul c’est bien et c’est mal. On cherche, on en discute.