Silence on tourne, 2e album de Thomas Dutronc
"Silence on tourne", 2e album de Thomas Dutronc
Attendu au tournant,Thomas Dutronc franchit le fameux cap du deuxième album en s'appuyant sur ses atouts, mais sans surprendre. Un bon cru à découvrir maintenant sur scène.
En 2007, le premier album de Thomas Dutronc, intitulé "Comme un manouche sans guitare" avait fait mouche au point de déboucher sur une tournée ininterrompue durant trois ans (250 dates, 600 000 spectateurs !). Entre jazz manouche, chansons légères et nostalgiques, le fils du grand Jacques s'était fait un prénom. Quel coup de maître pour un coup d'essai ! Inutile de dire qu'on guettait avec impatience son nouvel album, histoire de voir, et surtout d'entendre, s'il s'agissait d'un feu de paille ou la perspective d'une belle carrière.
Même recette Octobre 2011, Thomas Dutronc sort "Silence on tourne, on tourne en rond" (chez Mercury). Soit quinze titres, et même seize dans l'une de ses versions limitées, disponible exclusivement chez un célèbre agitateur depuis 1954. La quantité y est, la qualité aussi. Si l'ensemble est cohérent, on peut cependant regretter que Dutronc Junior ait choisi la voie de la "facilité" en dupliquant les mêmes recettes de son premier success. À savoir : un zeste de chansons bien rythmées ("Turlututu", "Demain", "On ne sait plus s'ennuyer"...), une pincée de nostalgie ("Sac Ado"), de romantisme ("Sésame"), parfois teinté de bossa nova ("À la vanille"). Sans oublier plusieurs instrumentaux de violon et guitare à vous faire regretter de ne pas pratiquer ces instruments. En revanche, côté surprise et prise de risque, on repassera... à l'exception du titre, pour le moins casse-gueule.
Bilan mitigé Autant "Comme un manouche..." se distinguait par une certaine fraîcheur, tant sur le fond que la forme, autant "Silence on tourne..." évoque des préoccupations assez convenues, à la mode de nos jours : critique de notre société de consommation, ultra moderne solitude des hommes perdus sans toute leur technologie mobile, éloge provocante de la fainéantise en ces temps de crise mondiale, etc. Dutronc égratigne ses "cons-temporains", mais pas trop fort quand même... Et comble du comble, il fait du Jacques Dutronc pur jus avec son "Oiseau fâché" ! Bof, bof...
En dehors du recours, parfois abusif, à des rimes un peu trop "capilo-tractées" ("Il s'est tiré d'le Berry / En oubliant son Blackberry"...), la qualité des textes est à souligner. Certaines formules font mouche, dont celle-ci pour le moins savoureuse : "je perdrai pas ma vie à la gagner". Plus facile à dire qu'à faire, à moins d'être un chanteur bien né et talentueux...
Rendez-vous sur scène Séduisant dès la première écoute (sauf à Télérama qui l'a littéralement étrillé en quelques lignes, ndlr), le nouvel opus de Thomas Dutronc passe donc le cap tant redouté du 2e album. Il reste à présent à le découvrir sur scène, un espace dans lequel Thomas Dutronc s'épanouit pleinement, comme son dernier passage à la Bourse du Travail de Lyon l'avait démontré le 3 décembre 2009. Son prochain concert dans la région aura lieu au théâtre de Villefranche, le jeudi 8 décembre à 20h30. Une autre forme d'illumination, musicale cette fois, à ne pas rater...
Contact : Réservations
Tél. 04 74 68 02 89
http://www.theatredevillefranche.asso.frÂ
Tarif unique 30 €
© Bruno Sleepless