Le "Suparfunrock", version Trombone Shorty
Sortis à un an d'intervalle, les deux premiers albums de Trombone Shorty sont à découvrir absolument. Gros plan sur la musique de ce natif de la Nouvelle Orléans proposant une synthèse intéressante du jazz, du blues, du funk et du rock...
La scène se passe à un feu rouge au niveau du pont de l'Université. Oubliant subitement mon environnement immédiat, j'entame un solo imaginaire de trombone et de trompette sous l'œil médusé de mes voisines qui me lancent : "Elle doit être super bonne la musique que vous écoutez si elle vous met dans cet état...". Quel doux euphémisme pour évoquer le style unique de Trombone Shorty. Flash-back.
"Backatown", quel coup de maître ! Mon addiction pour cette musique remonte à mai 2010, date de la sortie de "Backatown", le premier album de Trombone Shorty, alias Troy Andrews, 24 ans. À l'époque - autant le confesser -, je cherchais surtout à me procurer le nouveau duo de Lenny Kravitz avec un jazzman inconnu de la Nouvelle Orleans. Si la chanson en question tient toutes ses promesses (l'excellente "Something beautiful"), c'est en réalité tout l'album qui retient l'attention. Du premier au quatorzième titre, on est soufflé en effet par l'énergie et le talent de ce joueur de trombone, aussi à l'aise dans le jazz que le funk ou le rock. D'où ce nom de "Supafunrock". Alternant instrumentaux et chansons, l'album laisse une trace indélébile dans mes tympans avec d'authentiques chefs d'œuvres pleins de "peps" : Hurricane Season (idéal avant d'aller au boulot le lundi matin avec le sourire ^_^), Right to complain, Fallin', etc.
Meurtrie par le sinistre ouragan Katrina, qui ravagea la ville en 2005, la Nouvelle Orleans vient de découvrir son nouveau porte-drapeau musical. La preuve ? Désormais, ce sont les grandes vedettes qui se battent pour figurer à ses côtés. Un juste retour des choses pour celui qui les accompagnait auparavant.
"For true", la confirmation Jeff Beck, Warren Haynes, Kid Rock, sans oublier Lenny Kravitz bien sûr, font partie des artistes invités sur le nouvel album de Trombone Shorty, "For True", sorti en septembre 2011 chez Verve Forecast. Ce deuxième opus s'inscrit dans la droite lignée du précédent avec des solos de cuivre d'enfer et une voix en or. De "Buckjump" à "Do to me" ou Dumaine ST", c'est bien simple, tout est à conserver. De quoi truster encore pour quelque temps la chaîne stéréo du salon... en attendant la prochaine pépite. Jamais deux sans trois...
Une réputation de bête de scène Quand on connaît déjà l'intensité des titres de Shorty dans leur version studio, on n'ose pas imaginer à quoi s'attendre en concert... surtout que Trombone Shorty jouit d'une réputation de "bête de scène" ! (si l'on en croit François Alavarez sur www.deezer.com).Â
Pour en avoir le coeur net, une seule solution : assister à l'un des deux seuls concerts programmés à ce jour en France en 2012, le mercredi 29 février au Bataclan de Paris et le 1er mars à ... Nancy. Si une salle lyonnaise est intéressée, qu'elle se fasse connaître d'urgence : merci !
D'ici là , passez tous un bon réveillon du Nouvel An et rendez-vous en 2012 pour de nouveaux rendez-vous culturels.
© Bruno SleeplessÂ