Les Francofolies se font la malle à Tournus

Publié Jeudi 2 février 2012

L'annonce parue ce mercredi dans la presse de Saône et Loire a fait l'effet d'une bombe artisanale : Tournus, cité Bourguignonne jusqu'alors paisible, jumelée avec la ville endormie de Germersheim (connue pour ses fortifications construites par l'ingénieur français Sadi Carnot) aurait en effet été ciblée (ou brûle de l'être) par les organisateurs du célèbre festival musical de l’ouest de la France. 

Ainsi, les 2 et 3 juin prochains, sur une grande scène installée en bord de Saône, pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes (attention, zone inondable !!!), défileront huit artistes paradigmes de la chanson française.

Que du beau monde !

« Ce ne seront que des pointures », promet Nicolas Orzeckowski, l’un des porteurs du projet, « mais les noms ne sont pas encore arrêtés ». (1)

Toujours est-il que, selon les informations du très sexy Journal de Saône et Loire, ceux de Bénabar, Arthur H ou Thomas Dutronc circulent avec insistance, les noms de Boris Vian, Birdy Nam Nam et du groupe Niagara circulant un peu moins.

Tournus est une ville qui a les reins solides, déjà habituée à l'effervescence d'un concert de Daniel Guichard, aux cohues d'une foule délirante pour Franck Mickaël ou au montage express de chapiteaux pour accueillir la caravane du Tour de France. Elle entrera donc tout naturellement dans le cercle très fermé des Vieilles Charrues (d'ailleurs il y en a déjà plein) ou autres Eurockéennes où l'on voit passer furtivement des gens à la mine overbookée équipés de vrais badges d'accréditation.

Reste à savoir pour quels crimes commis seront bannis ces têtes d'affiches et si elles seront ensuite privées à perpétuité de la grande scène Saint Jean d'Acre.

Artistes confirmés et découvertes

« L’idée est de promouvoir nos talents, et ils sont nombreux », souligne encore l’organisateur. (1)

Que les jeunes pousses et autres artistes de la scène locale tempèrent leur enthousiasme ! Il n'est pas question ici de donner la chance aux chanteurs du coin de participer à un évènement culturel d'envergure. Non. Les organisateurs ont souhaité associer le volet gastronomique. 

« Parce que la région est magnifique et qu’elle possède des produits d’excellence qui méritent d’être connus au niveau national » (1)

On ne peut que se féliciter que les organisateurs n'aient pas voulu y associer le savoir faire local en matière de réparation de machines agricoles de collection ou n'aient pas souhaité organiser, résistant ainsi à de puissants lobbys, un vaste concours de boule lyonnaise.
Il ne manquera donc plus que Miss Bourgogne pour que tout cela ressemble aux après midi de la trois et Danielle Gilbert interviewant Joey Starr pour que tout cela ressemble au grand plongeoir.

Une bonne nouvelle donc y compris pour le public lyonnais qui, non content de découvrir le nouveau répertoire underground de Bénabar et son nouveau jeu scènique inspiré des convulsions tectoniques des soldes de janvier, pourra s'émerveiller également devant fritures et autres fromages.

Effet d'annonce

C'est la notoriété même des Francofolies qui a pu entretenir la confusion selon Gérard Pont.

image © photo : ubacto.com Gérard Pont Directeur du Festival des Francofolies de la RochelleSi Gérard Pont, le patron du Festival des Francofolies, confirme qu'un projet, à Tournus en Bourgogne, est bien dans les tuyaux, il précise qu'il s'agit, non pas d'un festival, mais plutôt de"Rencontres" à la fois gastronomiques et musicales

« Même s'il existe les Francofolies de Montréal au Québec et celles de Spa en Belgique,  en France, Les Francofolies de La Rochelle sont uniques, intimement attachées à la ville et ne seront pas "déclinées" dans d'autres régions a affirmé Gérard Pont. À Tournus, l'événement sera d'une toute autre nature avec une forte dimension culinaire. » (2)

 

Cela ressemble donc à une grosse erreur de communication ou une grosse arnaque dans la forme. Pour faire simple le PDG de Google, Larry Page achète un poney à sa fille et le fait brouter dans une prairie en bord de Saône, ça devient "Le centre équestre de Google"

On comprend donc mieux pourquoi cette bombe, que dis-je, cette grenade à fragmentation n'est pas mentionnée sur le site officiel du Festival des Francofolies de la Rochelle 

Avant que l'annonce de la décentralisation des Nuits Sonores en pays Charolais ne soit faite par Arnaud Montebourg, je vous propose de suivre de près cette affaire et de démêler le vrai du faux dans un prochain épisode avec au menu les têtes d'affiches 

Pour rédiger ce blog j'ai lu ça :
(1) Le journal de Saône et loire
(2) ubacto.com - image © photo : ubacto.com - Gérard Pont, directeur des Francofolies, La Rochelle été 2011
Retrouvez leur article sur le sujet à cette adresse http://larochelle.ubacto.com/la-une-la-rochelle/-101325.shtml (merci à ubacto.com d'ailleurs pour leur gentillesse)