Son et lumière : grammaire de la vibration commune

Rencontre avec les lauréats du prix A.R.T.S. 2011 (Art Recherche Technologie Science) : le chercheur Angelo Guiga et l'artiste italien Michele Tadini.
Comme souvent pour les projets arts-sciences, tout part d'une rencontre singulière, entre un chercheur et un artiste. Ici, l'homme de sciences est Angelo Guiga, technicien-chercheur chargé de développement technique pour l'innovation au CEA - Leti de Grenoble et l'artiste - même s'il n'aime pas le terme - est Michele Tadini, compositeur italien et enseignant de composition et informatique musicale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. La complicité est évidente entre ces deux curieux, qui aiment découvrir et sortir des sentiers battus.
En 2011, ils ont travaillé avec deux autres artistes italiens Paolo Castagna et Gianni Raveli sur une installation sonore et lumineuse « Degrés de Lumières », qui était présentée lors des Rencontres-i et dans laquelle figurait une ampoule à incandescence d'un coté et un curieux objet lumineux de l'autre, le Chromatophore. « Nous avons tenté de faire vibrer les LED du dispositif à des fréquences différentes, décrit Michele, au bout d'un moment, nous avons commencé à voir un troisième mouvement en parallèle du son et de la lumière, comme si quelque chose commençait à bouger ». Une « apparition » semblable à certains phénomènes sonores que le compositeur connaît bien : « parfois, quand on joue deux son ensemble, un troisième son émerge ».
Ces interactions entre son et lumière - violon d'Ingres de nombreux compositeurs et metteurs en scène - leur ont donné l'envie d'aller plus loin, d'imposer une logique ou une syntaxe commune entre phénomènes visuels et sonores. Les faire « jouer » ensemble. Ils ont alors proposé le projet « La Terza Luce » (la troisième lumière) auquel l'Atelier Arts-Sciences a attribué le Prix A.R.T.S. 2011. A la clé, une résidence d'un an pour élargir leur recherche selon plusieurs points de vue (physique, perceptif, cognitif, compositionnel) et une deuxième année de travail pour concrétiser le projet.
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>> Illustrations : Chromatophore par Laurence Fragnol, Atelier Arts-Sciences
>> Source : Article écrit par Marion Sabourdy et initialement publié sur Echosciences Grenoble le 9 avril 2012