Philippe Perrin, Fontaine et l'intelligence collective

Publié Lundi 18 avril 2016

Édito du n°1011 - mercredi 20 avril - Petit Bulletin Grenoble

Mais que se passe-t-il dans la tête de ceux qui nous gouvernent ? « Si l'on commence à faire ça, on ne fait plus rien. Ou alors que des expos avec des bouquets de fleurs ! Â» Voilà comment a réagi la semaine dernière sur notre site le plasticien Philippe Perrin à la polémique le concernant.

En (très) gros : la mairie communiste de Fontaine a voulu annuler son exposition prévue de longue date au Vog (elle devait être inaugurée jeudi dernier) au vu du « contexte national et international Â» avant de finalement se rétracter à certaines conditions - dont celle de placer un rideau sur la grande vitre du centre d'art municipal « afin d'éviter des incompréhensions de la part d'un public passant trop rapidement Â» (extrait du communiqué de la Ville). Ce qu'a bien sûr refusé Philippe Perrin. La raison de cette peur soudaine de la mairie ? Une œuvre très portée sur la violence - comme un vitrail géant représentant deux armes à feu.

Même si, à l'image de Philippe Perrin, on « entend les inquiétudes des élus Â» (« depuis plusieurs semaines, le quartier qui accueille le Vog a été marqué par des violences urbaines et des actes criminels Â» - toujours ce fameux communiqué), leur réaction est on ne peut plus maladroite. Et, surtout, illustre une tendance très présente chez certains politiques (coucou Fleur Pellerin) : ne pas croire en l'intelligence collective. C'est démoralisant au possible.