On déroule le programme de rentrée de la vénérable institution grenobloise.
Un lapin, une religieuse, un bouc... Le début de saison de la Cinémathèque aurait presque des airs d'inventaire à la Prévert. Mais ne vous imaginez pas dans une comptine pour enfants avec animaux de la ferme et pâtisseries : le rongeur qui ouvre la bal est celui du film de Richard Kelly, Donnie Darko (2001) dans sa version director's cut à l'occasion de la soirée de présentation de saison jeudi 3 octobre. Dès le lendemain, un événement saluera l'ouverture du cycle Portraits de femme : la présence de l'icône Anna Karina pour accompagner la projection de la légendaire (et sulfureuse à l'époque) adaptation de Diderot La Religieuse (1965, photo) signée Rivette. Le cycle se poursuivra avec une œuvre non moins corrosive, dont la pertinence féministe semble un demi-siècle plus tard terriblement d'actualité, l'insolent La Fiancée du pirate (1969) de Nelly Kaplan – prouvant également que le charme vénéneux de Bernadette Lafont est immarcescible.
On ne dévoilera pas ici dans les moindres détails la programmation du semestre (il faut se garder des bonheurs à distiller au fil des semaines) ; contentons-nous d'annoncer quelques cycles prometteurs : Comédies américaines (avec Ninotchka – "Garbot rit" – Breakfast Club ou Lenny), Contre-histoire du cinéma (tout un programme dès le titre, avec cette superbe idée de programmer un Fantômas de Feuillade, Le Mort qui tue ou Mimic), mais aussi Cinéphilo ! en lien avec les départements de philosophie et d'études cinématographiques de l'Université Grenoble Alpes autour de la question du pouvoir avec notamment Les Hommes du Président et Ran. Bien entendu, le Cinéma Juliet-Berto (et les salles associées pour les projections hors les murs) proposeront une foule d'autres trésors. Notez déjà Les Parapluie de Cherbourg dimanche 13 à 14h30. Pourquoi ? Parce que.