Chloé Moglia à L'Arpenteur : « Accepter d'être regardée dans un moment délicat »

L'Arpenteur

Les Adrets

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Festivals 2023 / Acrobate de l’épure, Chloé Moglia, souvent vue à Grenoble, a fait de la suspension un art à part entière littéralement fascinant. Elle dévoilera son nouveau spectacle "O" au festival de l’Arpenteur, début juillet aux Adrets-en-Belledonne.

Qu’est-ce que O, la « causerie performative » que vous proposerez à l’Arpenteur ? 

Chloé Moglia : C’est une forme que j’ai créée en novembre qui a encore peu tourné comme je ne l’avais pas annoncée aux programmateurs. Je voulais pouvoir découvrir tranquillement une progression pour ne pas avoir à décrire le spectacle avant même de savoir de quoi il allait s’agir. L’expression "causerie performative", je l’ai donc mise un peu pour me protéger. Mais O est bien un spectacle.

O comme le cercle ?

Oui, ça fait écho à la structure du spectacle qui permet la suspension ; structure qu’on a faite sans vouloir signifier quoi que ce soit. Finalement, elle s’est mise à raconter des choses : un cercle, une lettre de l’alphabet, le zéro qui est le rien, le vide, l’absence… Ça s’est vraiment mis à scintiller de plein de choses. Et moi qui suis nulle en titre, j’ai finalement trouvé qu’il était plutôt bon !

Comment vous définissez-vous ? Circassienne ? Acrobate ? Trapéziste ?

Je ne me définis pas, je me garde bien de ce genre de choses qui mettent des frontières autour de soi. Après, si on me demande vraiment de le faire, ça dépend de mon humeur. Parfois, je dis "apprentie guenon", c’est une stratégie d’évitement un peu humoristique qui fonctionne bien !

Vous vous dites aussi "suspensive"

Tout à fait. C’est un des mots qui a surgi quand j’ai commencé à travailler la suspension avec d’autres personnes – qui, il se trouve, n’étaient que des femmes. Il y avait des danseuses, des trapézistes, des cordistes, des fildeféristes… Et ce qui nous définissait, c’était de passer du temps au-dessus du vide, d’où l’appellation "suspensives" qui renvoie aussi à pensives – on pense beaucoup là-haut !

Vous employez souvent le mot "épure" pour parler de votre approche artistique…

Depuis mes débuts j’ai bien aimé retirer l’aspect spectaculaire, ne pas être esclave de : toujours faire plus pour que les gens regardent. Mon optique c’est plus : être suspendue au-dessus du vide – donc être un peu dans la merde –, tenir bon ou essayer de trouver des chemins pour s’en sortir, et accepter que des gens regardent ce processus qui consiste à vouloir rester vivante ; accepter d’être regardée dans un moment délicat. C’est en effet de l’épure.

Comment travaillez-vous votre art au quotidien ?

Je me bagarre pour essayer de garder un peu de temps pour lire et rêver. Je vais aussi beaucoup marcher et courir en forêt. Et je jardine. Je ne fais donc pas des tractions tous les jours ni ne me suspends jamais à quoi que ce soit ! Je veux juste maintenir des temps pour rêver dans un monde qui ne nous aide pas à ça.

O
Samedi 8 et dimanche 9 juillet à l’Arpenteur (Adrets-en-Belledonne) ; de 10€ à 15€


Au programme là-haut

L’Arpenteur est l’un des festivals de spectacle vivant les plus passionnants de la région. Non pas qu’il en mette plein la vue chaque année, mais plutôt parce que l’équipe de l’association Scènes obliques qui le dirige, pilotée par Antoine Choplin jusqu’à cette édition (Laetitia Cuvelier prend la suite), construit à chaque fois une programmation d’une grande intelligence, dans un cadre montagnard grandiose.

En juillet, il n’y aura donc pas que Chloé Moglia aux Adrets-en-Belledonne : on croisera également l’historienne de l’art un brin décalée Hortense Belhôte qui reprendra sa conférence sur la montagne créée cette saison à Grenoble (Et la marmotte ?) ; le fascinant Christophe Lafargue dit Garniouze qui construit des solos à la poésie folle (ici à partir du roman Ce que j'appelle oubli de Laurent Mauvignier) ; le musicien qu’on ne présente plus Sanseverino ; ou encore le performer Abraham Poincheval qui, il y a 4 ans, avait campé pendant une semaine au sommet d’un mât de 20 mètres dans le parc du Domaine de Vizille. Et pendant une semaine, on pourra aussi s’essayer à la rando-philo, à des marches artistiques, à l’astronomie musicale ou encore au traditionnel banquet pentu. 

L’Arpenteur du 8 au 15 juillet aux Adrets-en-Belledonne

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