Lové dans le quartier grenoblois de la Villeneuve, au rez-de-chaussée d'une barre d'immeuble, l'Espace 600 mène depuis des années un travail capital en direction du jeune public, avec une ligne artistique forte qui veut qu'un spectacle dit tout public soit aussi travaillé et réfléchi qu'un spectacle dit pour adulte. Comprendre, du coup, que cette scène est plus proche artistiquement de ses voisines type MC2 & co que d'une garderie où l'on demanderait simplement aux enfants de s'époumoner et de taper des mains face à des comédiens infantilisants simplement là pour obtenir un cachet.
« Faisons confiance à la jeunesse pour recevoir les créations les plus audacieuses. Faisons confiance aux artistes qui choisissent de se frotter à ce public d'une extrême exigence » comme l'écrivait en octobre dans une tribune publiée par nos soins la directrice Lucie Duriez. C'est exactement ça.
Certes, il y a eu de belles réussites côté spectacle vivant "made in Gre" cette année. Mais au moment de faire le bilan, rien ne s'est présenté à notre mémoire comme le choc incontestable des 12 derniers mois. Rien, sauf si on triche un peu…
Car en novembre dernier, nous avons découvert la nouvelle proposition d'Arcosm, compagnie de danse basée à Lyon mais en résidence en ce moment à la Rampe d'Échirolles. Son Subliminal, pièce pour six interprètes sur le rôle subliminal (logique) des images dans notre monde contemporain, fut un véritable choc, rappelant les grandes heures du duo aux commandes de la compagnie – Thomas Guerry (chorégraphe et directeur artistique) et Camille Rocailleux (compositeur).
En espérant qu'on reverra cette réussite la saison prochaine dans une des salles de l'agglo – voire à la Rampe, vu que leur copinage n'est pas fini (et tant mieux). On vous tiendra au courant.