Fête des Lumières : une nouvelle ère à bas-bruit

Du 8 au 11 décembre, la Fête des Lumières version élus EÉLV ressemblera aux précédentes avec les mêmes sites éclairés. Mais elle renouvelle en revanche grandement les artistes conviés pour plus de proximité et s'adresse aux petits dans le parc Sergent Blandan.


Il se dit « tellement content de pouvoir enfin parler de la Fête des Lumières ». Après y avoir cru jusqu'au bout l'an dernier et avoir dû l'annuler pour cause de crise sanitaire, Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon, présente enfin sa première Fête en tant qu'édile, le « premier grand événement culturel et festif gratuit et dans l’espace public de l'ère post-Covid », dit-il avec des pincettes sachant que les contaminations font encore des vagues. Si la Ville maintient son budget de 2, 2 millions d'euros, les mécènes de leur côté divisent par deux leurs contributions qui s'élèvent cette année à un total 800 000€.

Si les principaux sites de la Fête sont toujours les places des Terreaux, Bellecour, Pradel, Bourse, République, Sathonay, Célestins, la façade Saint-Jean, la colline de Fourvière et le parc de la Tête d'Or, une page tente de se tourner, doucement.

Pour les enfants

Les quais sont réinvestis et, les attentats de 2015 et 2016 s’éloignant, la Fête peut selon les vœux du candidat Doucet revenir vers les quartiers périphériques. On est toutefois loin de ce qui se déployait dans les années 2000. Tous les arrondissements ne sont pas concernés, mais le 7e, au Parc Sergent Blandan, accueille la grande nouveauté de cette édition : un espace dédié aux familles dans la partie supérieure du parc. Une dizaine de jeux tels que Puissance 4, la marelle ou Snake seront proposés en grand format et en lumière. Là-bas, les horaires sont adaptés aux petits : de 18h à 22h durant les quatre jours (contre de 19h à 23h le mercredi 8 et jeudi 9 et de 20h à minuit les vendredi et samedi sur les autres sites).

Autre (demi) nouveauté : le parc de la Tête d'Or sera ouvert en trois endroits pour trois installations et non plus une seule : une créature de 70 mètres de long sur la pelouse face à l'entrée des enfants du Rhône (par Nicolas Paolozzi), une déambulation "Vegetal'lum" sur 200 mètres du multi-programmé Erik Barray pour mener aux Ricochets de Jérôme Donna.

Parmi les innovations : une prolongation de la durée d'exposition de certaines installations — comme la lune reproduite au plus près de ce qu'elle est sous la verrière des Subs, visible jusqu'à début janvier, ou encore l'installation de l'allée transversale d'un hôpital Saint-Luc-Saint-Joseph retrouvé, par Sylvain Levrouw, commissionné par la galerie Roger Tator. Une autre galerie, la BF15, sera dans le jeu avec Caty Olive qui dispose, dans les arbres du quai Romain Roland (façon de ne pas encombrer les rues du Vieux-Lyon entre Saint-Jean et Saint-Paul) des perches lumineuses.

En tout, 18 nouveaux créateurs sur 31 propositions participent à une Fête qui avait ses habitués. Les expérimentations étudiantes se dérouleront place Sathonay et ses alentours avec 22 dispositifs (!) — les propositions de 2020 s’additionnant à celles de 2021.

Les grands classiques toujours là

La Fête des Lumières oscille toujours entre projets découvertes et grandes propositions. Parmi elles, la place Bellecour va voir déferler une Vague de 350 voiles sur 80 m de long et 20 m de haut, conçue par Sébastien Lefèvre. Aux Terreaux, place à une équipe mexicaine (Renato Gonzalez-Gutierrez et Sarah Matry-Guerre) avec projection de vidéos sur deux façades avec de très vives couleurs, celles du conte du Quetzalcoatl, Le Lapin et la Lune. Sur la cathédrale Saint-Jean, regard porté sur l'Iris. La rosace sera le cœur de ce travail de mapping du collectif de musiciens et ingénieur Av extended et irriguera toute la façade en sept tableaux.

La colline de Fourvière reprend forme humaine et semble cristalliser les enjeux de cette première édition de la Fête post-Collomb. Benjamin Nesme et Marc Sicard rompent le cycle de boucles projetées et prisent une approche plus contemplative. Plus que l'ensemble de la colline, c'est le chevet de la cathédrale et le palais de Justice qui sont travaillés avec Visions, des sculptures de 15 cm d’épaisseur et 70 m de haut, loin des dernières installations tape-à-l’œil qui étaient ici installées.

Enfin, la Fête se déploie aussi dans la rue de la République avec des Planetoïdes, petites sphères saturées de lumières led proposées par les fidèles Pitaya (les moucharabiehs du Gourguillon, les lampes d’architectes de la rue de la Ré, les bouquets de fleurs place Carnot...). L’opération des Lumignons du Cœur est renouvelée, non pas au profit d’une association de lutte contre une maladie ou un organisme caritatif, mais en faveur... des étudiants ! Belle initiative qui dit à quel point cette population a été touchée par la crise sanitaire devenue économique.

Fête des Lumières du 8 au 11 décembre à Lyon


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