Science du décadrage


Il y a deux ans, on avait découvert le travail de Marion Massip et on avait été plutôt emballés par la poésie qui émane de ses photos du trois fois rien. En effet, la jeune photographe a un talent intuitif pour rendre palpitant un pot de fleurs planté sur un parking résidentiel ou une enseigne désuète flanquée sur un mur de crépi rose… Le trivial et le dérisoire servis par une science certaine du décadrage caractérisent une approche photographique dont on reconnaît aisément la signature. Pour cette nouvelle exposition, en plus de continuer à composer des polyptyques dans lesquels elle procède à des rapprochements plus ou moins thématico-formels entre les images, elle adjoint des textes poétiques qui résonnent avec ceux-ci, leur donnent une profondeur sans jamais les réduire à un simple rôle illustratif. Souvent écrits à la première personne, ces textes sont tour à tour ceux de quelqu'un qui a appris à n'être plus ponctuel, d'une fille en pointillés, d'un petit chaperon rouge… autant de personnages miroirs d'elle-même, autant de points de vue.

Mon rêve aime bien la charcuterie de Marion Massip à la galerie Ex-Nihilo jusqu'au 21 mai, entrée libre


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