Les 11 spectacles à aller voir à Grenoble au mois de mars

Le mois de mars est l'un des plus chargés de la saison culturelle ; le PB vous guide avec cette sélection de onze spectacles recommandés par la rédaction.


Les Détonnantes

Du jeudi 2 au dimanche 5 mars à la MC2

Transes-en-danse l'an passé pour la première édition, Les Détonnantes cette fois : la MC2 et le Centre chorégraphique national de Grenoble (CCN2, hébergé au sein de la MC2) aiment les titres originaux pour leur événement consacré aux arts du mouvement – et non à la simple danse, l'art chorégraphique ayant avec eux des frontières floues, poreuses. Du 2 au 5 mars, le public pourra ainsi découvrir cinq spectacles de créatrices, notamment Marlène Saldana, Hortense Belhôte et Gisèle Vienne. On vous en dit plus dans le PB du 1er mars. 

Dans le détail

Vendredi 3 mars à 20h à La Vence Scène, de 8€ à 12€

Sur scène, sept danseurs et danseuses sont convoqués à un obscur stage de reconversion professionnelle. Sauf que le directeur a disparu. L'un des participants est forcément le coupable nous dit-on. Avec malice, le chorégraphe et danseur Denis Plassard a créé une sorte de Cluedo géant puisque le public est invité à démasquer le coupable en sept tableaux chorégraphiques. Rassurez-vous, ce n'est pas si compliqué, et c'est même une enquête très agréable à mener !

De Béjaïa à Voiron

Mardi 7 mars à 20h au Grand Angle, de 12€ à 28€

Claire Diterzi est une autrice-compositrice-interprète incroyable qui devrait avoir une carrière moins confidentielle – ceci n'engage que nous, certes, mais si vous voulez vous faire un avis, écoutez des morceaux comme Infidèle, À quatre pattes ou Ce que j'ai sur le cœur et on en reparle. La voici aux commandes d'un spectacle, au titre différent selon les villes, qui part sur les traces d'une immigrée algérienne. « À la parole poétique et malicieuse de la vieille femme, captée en vidéo ou incarnée par une comédienne, répondent les mélodies des chansons mêlées aux sonorités de la musique traditionnelle. »

La Mouette

Du 8 au 10 mars à 20h à la MC2, de 5€ à 28€

Passé maître dans l'art des "performances filmiques" (sur scène, la vidéo est un outil à part entière, permettant, lors de certaines scènes, d'être au plus près des comédiennes et comédiens, au cœur de leur intimité), le metteur en scène Cyril Teste déploie son dispositif sur un texte du répertoire, et non des moindres : La Mouette d'Anton Tchekhov. Le résultat est, comme toujours avec lui, d'une grande précision. Et quel plaisir de retrouver le merveilleux comédien Mathias Labelle dans le rôle de l'écrivain Konstantin Treplev, amoureux transi et malheureux de l'héroïne Nina…

Wow !

Jeudi 9 mars à 20h l'espace René-Proby, 10€

Avec son "Atlas de l'anthropocène" composé de sept conférences-spectacles décalées mais solides sur leurs assises scientifiques, le comédien, metteur en scène et géographe de formation Frédéric Ferrer questionne habilement les impasses de notre monde. Pour en savoir plus sur ce projet passionnant, (re)lisez notre interview de Frédéric Ferrer !

Fukushima - work in progress : une légende japonaise

Samedi 11 mars à 20h à l'Hexagone, de 6€ à 23€

Audrey Vernon est une humoriste révoltée par l'état de notre monde, comme elle l'a prouvé avec ses spectacles comme Billion Dollar Baby (où elle alerte son bébé sur ce qui l'attend, notamment au niveau écologique) ou encore Comment épouser un milliardaire (sur les ultrariches). Le 11 mars 2023, elle sera sur scène avec Thomas Vandenberghe (le vrai nom de l'humoriste Thomas VDB) pour ce spectacle qui évoquera l'accident nucléaire qui eut lieu pile douze ans plus tôt au Japon. « La représentante de Tepco, la compagnie électrique de Fukushima, relate jour par jour l'accident. Elle toise le monde paysan. » Voilà qui s'annonce corrosif.

Sarrazine

Jeudi 23 mars à 20h au TMG - Théâtre 145, de 5€ à 16€

« Poétesse, prostituée, prisonnière, impatiente à vivre, c'est le parcours de l'écrivaine Albertine Sarrazin (1937-1967) que met en lumière le spectacle Sarrazine. » Et c'est une réussite, tant la vie de l'autrice de La Cavale ou L'Astragale fut riche ; et tant l'autrice Julie Rossello Rochet, la metteuse en scène Lucie Rébéré et la comédienne Nelly Pulicani ont savamment pensé la façon de délivrer leur récit, fragmenté et vivant. Une ode à la liberté et à l'anticonformisme doublée d'un beau moment de théâtre.

Les (pas tant) petits caraoquets (de conserve)

Mercredi 22 mars à 20h30 au TMG - Grand Théâtre, de 7€ à 16€

L'un des hits de la compagnie des Gentils, qui prouve une nouvelle fois toute son inventivité. Où l'on suit une mère (dirigiste) et son fils (naïf) embarqués dans une drôle d'aventure prétexte à une sorte de karaoké géant. Mais quand on dit géant, c'est géant, les paroles arrivant littéralement de partout (pancartes, écrans lumineux, paires de skis…) avec un sens de la scénographie joueur. Tout simplement l'un de nos spectacles préférés des Gentils, compagnie en résidence au Théâtre municipal de Grenoble depuis cette saison.

À tous ceux qui aiment se salir en parlant

Jeudi 30 mars à 19h au Déclic, de 10€ à 15€

Quand deux comédiennes grenobloises (Claudine Sarzier et Charlène Girin) décident de s'attaquer à l'œuvre riche mais bien barrée du poète français Christophe Tarkos (avec lui il fallait s'accrocher, et tant mieux !), ça ne peut que titiller notre curiosité…

Boule de suif [la meute]

Vendredi 31 mars à 20h30 à La Faïencerie, de 8€ à 15€

Nouvelle de Guy de Maupassant qui, en 1880, l'a imposé comme un grand nom de la littérature française, Boule de suif raconte la bassesse de l'âme humaine à travers le personnage d'une prostituée mal considérée par des gens dits du monde. La compagnie Les Moutons Noirs nous raconte habilement cette histoire sur scène à travers la voix d'un comédien, pour retranscrire toute la force du récit de Maupassant comme pour tisser des ponts avec le présent. Intelligemment efficace.

Je suis une fille sans histoire

Vendredi 31 mars à 20h au TMG - Grand Théâtre, de 5€ à 16€

Autrice à succès, Alice Zeniter a livré en 2015 le passionnant Juste avant l'oubli où déjà, d'une certaine manière, elle annonçait ce spectacle créé en 2020 : une thésarde qui partait amoureusement sur les traces d'un écrivain. Avec ce Je suis une fille sans histoire, cette normalienne livre une analyse détaillée et loufoque des récits où l'homme est un héros – des chasseurs à Spiderman en passant par Aristote pour qui « une bonne histoire, c'est un homme remarquable qui fait des trucs violents ». Tout est parfait ici, même si l'exposé manque in fine de craquelures.


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