Gloire à Édith Scob

Édito du n°851 - mercredi 4 juillet 2012 - Petit Bulletin Grenoble

Dans le monde très hiérarchisé du cinéma, il y a les stars, et les autres. Édith Scob fait partie des autres : c’est injuste, mais c’est comme ça. Édith Scob ? Celle qui dans Holy Motors, la dernière livraison de Leos Carax trônant cette semaine en une du Petit Bulletin, conduit Denis Lavant à ses différents rendez-vous. Une présence tout au long du film discrète mais prégnante, à l’image de la carrière de cette comédienne révélée en 1960 par Georges Franju dans son cultissime Les Yeux sans visage (ils ont pas mal tourné ensemble ensuite). Les autres réalisateurs épinglés à sa boutonnière ? Beaucoup de grands noms, comme Raoul Ruiz, Luis Buñuel, Claude Miller...

Bon, d’accord, ses choix n’ont pas toujours été aussi judicieux (le must : selon Wikipédia, elle aurait joué dans des épisodes de Sœur Thérèse.com !), mais Édith Scob arrive tout de même à rayonner dans des œuvres plus bancales (L’Heure d’été d’Olivier Assayas, La Fidélité d’Andrzej Zulawski, ...). Une figure du cinéma et du théâtre (dans ce domaine, elle a un CV long comme le bras, et peut se vanter d’avoir bossé avec Vitez) qui, au jeu des filiations imaginaires, pourrait être la petite sœur d’une Jeanne Moreau, ou la jeune tante d’une Isabelle Huppert. Que Carax, après avoir dû couper au montage sa scène dans Les Amants du Pont-Neuf, ait fait appel à elle pour un film sur le cinéma est une idée lumineuse.

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