Sucré-salé

Jean Booty

Galerie Showcase

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Aventure musicale et artistique innovante et provocatrice, les mixtapes de Jean Booty font l’objet d’une exposition à la galerie Showcase. L’occasion rêvée de faire le point sur ce projet culotté, qui interroge avec humour les notions d’exotisme, de syncrétisme et de post-colonialisme.

C’est au début de l’été 2009 que sort Plus chaud que les fachos, première mixtape réalisée par Jean Booty. En à peine six mois, 94 autres suivront, aux titres tout aussi éloquents : Les Blancs ne savent pas danser, Polygamies, Mariage Blanc, Cancer du Tropique, Touche pas à mon Pote, La Chance aux Chansons La France aux Français, Tintin au Congo, L’Arabe du coin, Max Havelaar… Reprenant des motifs géométriques minimalistes, des polices d’écriture surannées et un code couleur bleu-blanc-rouge, les pochettes de chacune d’entre-elles prolongent les interrogations provoquées par les titres.

Musicalement, enfin, c’est un vrai feu d’artifice : Dalida, Amadou & Mariam, Omar Souleyman, Michel Sardou, Doc Gynéco, Chico Buarque, Afrojack, Booba, Alain Souchon, Major Lazer se retrouvent mixés ensemble sans concession, de façon souvent assez artisanale, aux côtés d’extraits de films ethnologiques, de reportages ou d’émissions de radio.

Kébabologie

« Le concept de départ, c’était de mixer de la musique dansante "tropicale" au sens large, en incluant à la fois les musiques du monde électroniques contemporaines, et un espèce de fantasme de musique tropicale réalisée par des occidentaux, comme Michel Sardou avec Le temps béni des colonies par exemple », explique Naïm Aït-Sidhoum, fan de la première heure du travail de Jean Booty. « C’est un leitmotiv qu’on retrouve souvent chez les Français, ce fantasme de la musique noire, le rythme, le soleil… Après se sont ajoutés les extraits audio, et entre la musique, les titres, les pochettes, c’est vraiment devenu un objet hybride, dur à identifier… Parce que le sens se fait vraiment par l’accumulation, avec toutes les mixtapes réunies. »

Si ces dernières n’ont connu jusqu’à présent qu’une existence virtuelle sur le net, les pochettes de 43 d’entre-elles sont désormais exposées, à raison d’une par jour, à la galerie Showcase ((autrefois simple vitrine d’affichage située à l’angle de la Place aux Herbes et de la Place Claveyson, la galerie Showcase s’est transformée depuis maintenant un an sous l’impulsion de l’artiste Camille Laurelli en véritable micro-espace d’exposition d’art contemporain). Et vont ainsi rentrer en contact avec un public… qui n’en demandait peut-être pas tant. « Je ne pense pas que Jean Booty ait vraiment un discours articulé sur le racisme, ou les droits de l’homme, pondère Naïm. La seule chose qu’il pointe, c’est ce vieux fantasme tropical. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on en fait ? ». Grâce à Jean Booty, l’ignorer n’est en tout cas plus une option…

Exposition Jean Booty, jusqu’au 18 octobre à la galerie Showcase

Mix de Jean Booty, le samedi 12 octobre au Bauhaus Bar

Mixtapes de Jean Booty en téléchargement gratuit sur www.jeanbooty.blogspot.fr

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