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Noir c'est noir
Par Aurélien Martinez
Publié Lundi 15 juillet 2013 - 2854 lectures
Lescop + Fauve
Chapiteau du Jardin de Ville
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Révélation française de 2012, Lescop est à mi-chemin entre pop-rock française à la Daniel Darc et scène cold-wave anglaise à la Joy Division et consorts. Un cocktail détonant qui fait mouche et qui devrait enchanter le Cabaret frappé. Propos recueillis par Nicolas Bros
Quel était le but ce projet solo Lescop ?
Lescop : Je voulais explorer des sensations et décrire certains sentiments que j'avais et qui n'étaient pas représentatifs d'ASYL (ex-groupe de Lescop). Quand tu es chanteur d'un groupe, tu es là pour exprimer les sentiments du groupe.
Pourriez-vous définir en quelques mots votre musique ?
Beauté et violence.
Lescop, qui est le nom de votre grand-mère, a-t-il une signification en Breton ?
Cela veut dire évêque. C'est assez éloigné de moi (rires).
Cela rejoint la « variété bipolaire » entre douceur et dureté, que vous utilisez pour expliquer votre musique.
Oui. Dans ma musique il y a des déclarations d'amour et des paires de claques. C'est comme lorsque l'on tombe amoureux : c'est violent et beau à la fois. C'est ce genre de sentiments que j'essaie d'exprimer.
Pourriez-vous citer quelques influences ?
Les personnages marquants comme les héros musicaux que sont Jim Morrison, Johnny Cash ou Bob Marley. Mais aussi des personnalités comme le Baron Rouge, Mishima, Jean-Pierre Melville ou même Bruce Lee. J'aime ceux qui développent un imaginaire en allant au bout des choses.
En France, vous expliquez que l'on vit sur les mythes de l'inspiration et de la sincérité en musique...
Certaines personnes imaginent que les artistes ne travaillent pas et que leur inspiration se retrouve directement sous leur plume. Le mythe répandu du poète magique, fainéant et simplement inspiré est à oublier. On peut aussi travailler pour être au plus près de ce que l'on ressent. A l'image de Picasso qui, pour exprimer la beauté du visage d'une femme, avait besoin de mettre une bouche non alignée avec les yeux, dessinant ainsi un visage déconstruit. Je pense également aux arts martiaux pour le lien entre le travail technique et le ressenti qui permet de tendre vers la perfection. C'est identique en musique.
On cite souvent Daniel Darc dans vos références. L'annonce de sa mort a dû beaucoup vous touché ?
Oui, c'est une grande perte. C'est un ami de dix ans qui est parti. Daniel, c'était quelqu'un qui filait entre les doigts et c'est ce qui faisait son charme.
Avez-vous eu des coups de cœur musicaux ces temps-ci ?
J'aime beaucoup les groupes comme La Femme, 69 ou Frustration.
Quelle est votre vision de la scène pop rock française actuelle ?
Comme en témoignent les réactions très positives du public étranger, les groupes rock français sont dynamiques. Pour ma part, j'ai beaucoup de fans anglais et même américains qui m'écrivent via le net. Aux États-Unis, certaines personnes sont venues me voir après m'avoir découvert sur le web. Les artistes français peuvent s'exporter. Pourtant, il reste toujours plus difficile pour un artiste français de s'exporter aux USA que l'inverse... mais impossible n'est pas Français.
Collaboration avec Indochine, nomination aux Victoires de la Musique... Vous aimez vous adresser au plus grand nombre ?
Tout à fait. Je viens d'une famille ouverte à la culture. Le système veut faire croire aujourd'hui aux pauvres que la culture n'est pas pour eux alors que c'est faux. Elle s'adresse à tout le monde. Je chante et je travaille pour tous ceux que ça intéressent.
Avez-vous des projets ?
Je ne peux pas trop en parler mais si tout se passe bien, il y aura des surprises d'ici à 2014 avec des collaborations et un scénario de film.
Pour finir, êtes-vous plutôt vodka ou whisky ?
Whisky, j'ai des origines irlandaises (rires).
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