Voiture balai

Da Vinci Codede Ron Howard (EU, 2h32) avec Tom Hanks, Audrey Tautou...Admettons que le roman original n'ait pas été un best-seller mondial, qu'il n'ait même jamais existé, tiens. Admettons qu'un jeune scénariste plein d'allant aille proposer le script de ce film à un gros studio hollywoodien. Que ce serait-il passé, dans cet univers parallèle maléfique où le nom de Dan Brown serait inconnu ? C'est simple : les producteurs potentiels auraient bien ri, et l'auraient peut-être envoyé, dans un élan de mansuétude, vers Menahem Golan et Yoram Globus (fondateurs de la mythique firme Cannon et "découvreurs" de "talents" tels que Chuck Norris ou Jean-Claude Van Damme). Le film aurait coûté dix fois moins cher, il aurait duré une heure de moins, les acteurs (Van Damme en Robert Langdon, une playmate dans le rôle de Sophie Neveu, Michael Dudikoff en moine albinos et Donald Pleasance en Leigh Teabing) auraient sûrement été plus convaincants, et les scènes d'action auraient été correctement torché. Mais je vous l'accorde, il aurait fait moins d'entrées. FCLe Passager de l'étéde Florence Moncorgé-Gabin (Fr, 1h37) avec Grégori Dérangère, Catherine Frot...La réalisatrice soutient mordicus qu'elle porte le projet dans son cœur depuis plus d'une dizaine d'années. On aura bonne grâce de la croire, en précisant tout de même que le succès récent de films français ruraux passéistes n'est sans doute pas étranger à sa mise en branle. Cette mesquine précision posée, on enchaînera fielleusement sur le peu d'intérêt ressenti à la vision du film, morne et aussi riche en rebondissements qu'un film érotique dépourvu de scènes de sexe paroxystiques. Un enfilement de vignettes bucoliques de la vie aux champs, d'une France d'antan aux charmes surfaits, d'enjeux amoureux suscitant un ennui croissant, et d'un Samuel Le Bihan tutoyant la superbe monolithique d'un Steven Seagal. FCScary Movie 4de David Zucker (EU, 1h15) avec Anna Faris, Regina Hall...On savait son frangin Jerry perdu depuis longtemps, mais bon sang, se prendre la déconfiture artistique de David Zucker en pleine gueule fait quand même très mal. Entièrement asservi au diktat de ses commanditaires (Dimension Films), le pauvre réalisateur applique son cahier des charges avec une absence de personnalité virant au marasme franchement gênant. La recette est la même que dans ce Sexy Movie de sinistre mémoire : refaire quelques scènes clé des films parodiés au cadrage près, et se contenter d'y rajouter un gag vulgos (un bruitage "rigolo", une chute, un pet, un bruit de pet, du vomi ou tout en même temps). Le tout est tellement surproduit et über-générationnel que les deux séquences vraiment tordantes (les fractures en série à la Million Dollar Baby, la parodie du pétage de plomb de Tom Cruise chez Oprah Winfrey) ressemblent plus à des accidents artistiques qu'à un véritable travail de fond. Un conseil : achetez-vous le DVD collector d'Hamburger Film Sandwich (sorti en France chez Wild Side), et pleurez à chaudes larmes la perte d'un être cher. FCCampingde Fabien Onteniente (Fr, 1h35) avec Gérard Lanvin, Franck Dubosc, Mathilde Seigner...Il y a des films qu'on a l'impression d'avoir déjà vus avant même d'être entré dans la salle. Un thème parlant à tous, l'arrivée d'un individu "différent" dans une communauté soudée, quelques gags (pas très drôles), quelques problèmes (pas très graves), et une mini-crise qui va faire office de révélateur. Le tout aboutissant à un hymne à la tolérance, "malgré les différences", et à un happy-end conciliateur. Eh bien Camping, c'est un peu tout ça, le rythme en moins (on regarde sa montre au bout de 20 minutes), et la médiocrité en plus (ça ne décolle jamais). Alors certes, tout ça n'est pas bien grave, et on a déjà vu bien pire ailleurs. Mais franchement, vous n'avez vraiment rien de plus intéressant à faire ?La Maison du bonheurde et avec Dany Boon (Fr, 1h40) avec Michèle Laroque, Daniel Prévost...Si ce premier film qui nous criait "cinéma de boulevard never dies" de toutes ses forces s'avère moins atroce que redouté, il n'en reste pas moins d'une inanité crasse. Dany Boon fournit moult efforts pour sortir du carcan étriqué du théâtre filmé, mais peine à s'adapter à l'écriture cinématographique. On se croirait revenu au bon vieux des temps des gentilles comédies des 70's-80's featuring Pierre Richard ou Jean Rochefort, le charme obsolète cédant place à un format purement télévisuel. Quant aux purs fans de l'acteurmetteur en scène, ils ne sont pas trop à la fête, tant leur égérie réduit ses habituels borborygmes et autres jérémiades au minimum. FCOn va s'aimerd'Ivan Calbérac (Fr, 1h37) avec Julien Boisselier, Alexandra Lamy...Tous les ingrédients réunis à l'élaboration de cette comédie musicale donnaient l'espoir de voir se concrétiser le rêve un peu fou-fou, un peu sauvage d'une tentative de Bollywood à la française. Des marivaudages en veux-tu en voilà, une vague amorce de lutte des classes (entre trentenaires tout de même assez huppés, hein), une morale irréprochable pour tout accroc aux bonnes mœurs, et les immanquables intermèdes chantésdansés. Comme redouté, l'assaisonnement à la sauce prime-time descend le film vers le bas, l'adjonction de gros "tubes" qui tâchent et de pseudos danseurs contemporains même pas en rythme ne sont que les plus évidentes scories d'un long-métrage plat et convenu à en pleurer. Rappelons que les cinéastes indiens compensent leur sentimentalisme échevelé par une maîtrise du Scope autrement plus affirmée... Mais c'est gentil d'avoir essayé. FCLes irréductiblesde Renaud Bertrand (Fr, 1h45) avec Jacques Gamblin, Kad Mérad...Souffrant d'avoir été vu par votre serviteur à la suite d'On va s'aimer et de La maison du bonheur, ce film de Renaud Bertrand fut la goutte d'eau de cette journée intenable pour tout cinéphile anormalement constitué. Ces trois longs, enchaînés bout à bout, dressent le sinistre tableau d'un cinéma français sclérosé, n'osant rien dire de trop bouleversant, filmé platement pour répondre aux desiderata de ses mécènes télévisifs. Les irréductibles reposent sur UNE idée (des quarantenaires passent le Bac, super), crânement exploitée et sur des personnages tellement mal écrits que leurs attitudes incohérentes en deviennent presque logiques. Il y a autant de cinoche là-dedans que dans un téléfilm servant de point de départ à un débat de Ça se discute. FC Ultravioletde Kurt Wimmer (EU, 1h36) avec Milla Jovovich, Cameron Bright...Dans les films d'exploitation futuristes, les scientifiques, c'est rien que des baltringues. Ici, en essayant de créer des guerriers parfaits, un abruti en blouse blanche propage un virus qui transforme une partie de l'humanité en simili-vampires appelés les hémophages. Heureusement, dans le futur, les arts martiaux permettront de dézinguer plusieurs centaines d'ennemis à la fois, les cheveux et les vêtements pourront changer de couleurs et de forme aux instants les plus cruciaux (!), les armes apparaîtront toutes seules et les motos pourront rouler sur les murs. Les joutes entre le bien et le mal ressembleront à des jeux vidéos sur Game Boy Advance, les décors seront fluo pour mieux frapper l'imaginaire, les dialogues exploiteront une palette de 100 mots maxi, et les ralentis plomberont toutes les scènes clé. Le futur, c'est cool. FC

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