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Le Clacson

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Tel le bolos moyen, vous n'avez pas fait Woodstock, ni assisté aux différentes éditions de son fils illégitime Willstock, installé dans le Beaujolais. Rattrapez-vous donc au Clacson. Jimi Hendrix est excusé mais ça sent bon. Stéphane Duchêne

Si le festival de Woodstock avait eu lieu dans le Beaujolais, la face du rock en eut été changé. Au lieu de se rouler dans la boue sous LSD seins nus ou la nouille à l'air, les hippies, venus de tout le pays caladois, auraient dégazé sous l'emprise du bojolpif, milliers de soldats inconnus du rock déposant au petit matin leur propre gerbe au son d'une reprise de La Marseillaise par Alexandre Lagoya.

Après quoi l'équivalent français des Rolling Stones, mettons Téléphone (oui bon, ça pose plusieurs problèmes, notamment chronologiques...), serait aller se venger en organisant un festival alternatif sur le circuit Paul Ricard, lequel aurait dégénéré par la faute des diacres en Harley du Père Guy Gilbert, le curé des loubards, chargés de la sécurité et qui, devenus ivres de violence et de vin de messe, auraient tabassé à coups de missel et d'encensoir à tête de mort toute cette belle jeunesse utopique.

Il est pourtant un festival qui, au moins par le clin d'œil, a décidé en 2007 de suivre cette voie : le Willstock, sis dans les "Beaujolais Hills" – bon ça ne ressemble en rien à Woodstock, calmez papy avant qu'il ne ressorte son gilet en cuir dédicacé par la cousine de Joe Cocker.

Beaujolais Hillbillies

Là, l'affaire se délocalise le temps d'une soirée au Clacson, pour un Willstock Jam qui annonce trois groupes français et un groupe londonien. Celui-ci, One Mile an Hour, combine emphase vocale en demi-teinte (essayez chez vous, ce n'est pas évident) et folk flottant au psychédélisme léger. De Fly Dragonfly – incluant deux membres de feu Ravenhill, on dira simplement qu'il tente, en dépit de tous les avertissements relatifs aux mélanges, un croisement autoproclamé entre Jimi Hendrix et Massive Attack : entendre groove cotonneux et envolées de guitare.

Mais si l'on ôte notre chapeau, c'est pour Jose & the Wastemen, de Grenoble, qui réunit, sous la houlette du susdit Jose, des musiciens des excellents Modern Folks et Duster 71' ramassant tout ce qui se trouve dans la grande mangeoire du rock anglo-saxon : blues, grunge, metal, folk-rock.

Mieux, complètement dans l'esprit "Beaujolais Hillbillies", le folk-blues appalacho-parisien d'Appalachian Karma est lui une petite merveille qui donne immédiatement envie d'aller descendre une rivière de Virginie-Occidentale (ou un carton de Bud dans un bar à rednecks). Sur une musique d'une inquiétante étrangeté, leur chanteur vient poser une voix de Christ en murder ballad (école 16 Horsepower-Leonard Cohen, eh oui) qui vous poursuit jusque dans de délicieux cauchemars gothico-psychédéliques.

Willstock Jam Festival
Au Clacson, samedi 11 mai

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