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ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Avec "Poverty", leur troisième album, les Russes de Motorama confirment ce que l'on pensait déjà d'eux : on peut être pétri d'influences visibles comme le nez d'Eltsine au milieu de la figure et avoir un style inimitable. Stéphane Duchêne

Et revoilà nos amis d'outre-Don. Don comme le fleuve qui parcourt la Russie en charriant des saumons – et sans doute pas que. Motorama, depuis Rostov-sur-le(dit)-Don continue lui de charrier son rock nationaliste avec une classe de super tsar. Attention, quand on dit nationaliste, on ne fait pas allusion au phénomène de repli (ou même d'ailleurs d'expansion) qui semble traverser la société russe (et malheureusement pas que celle-ci).

Non, on parle ni plus ni moins que de l'un des meilleurs groupes du monde de ces dernières années, leurs jumeaux-miroirs nés de l'autre côte du monde, ces types qu'ils auraient pu reluquer et réciproquement par-dessus le détroit de Béring il y a encore quelques décennies en se disant : «mince, qu'est-ce qu'ils nous ressemblent, ces gars.» On parle de The National. Car oui, on l'a déjà écrit ici précédemment, il y a quelque chose de la grâce grave d'un Matt Berninger dans la voix de Vladislav Parshin, et c'en est parfois troublant. C'est d'ailleurs sans doute aussi ce que pense l'indispensable label bordelais Talitres, qui nous a déniché ce groupe comme il l'avait fait avec les cinq de Cincinnati.

Affluents

Bien sûr, au-dessus de tout cela, dès que le ciel s'assombrit un peu – et que la voix plonge – plane forcément l'ombre de Joy Division et donc de Ian Curtis et donc d'un désespoir à se pendre à la corde à la linge (Dispersed Energy). Bien sûr, le titre Corona ouvre telle une bière fraîche cet album sur un élan que n'aurait pas renié des Feelies un peu bourrés – ce qui ne devait pas leur arriver souvent. A vrai dire, on pourrait ainsi, sur chaque morceau, plaquer une référence (The Wake, New Order, The Cure).

Or ce qui serait fâcheux voire fatal pour tout autre groupe – une trop grande richesse de références que le titre Poverty rend doucement ironique – ne l'est absolument pas pour Motorama, jamais gêné aux entournures pour développer son propre style. Cela s'explique d'ailleurs peut-être par un atavisme géographique qu'on avoue volontiers capillotracté mais hautement symbolique. Dans l'Antiquité, où ce fleuve qui doit son nom à la langue scythe (et qui signifie simplement "rivière", comme quoi) était connu comme frontière entre l'Europe et l'Asie, on disait du Don que son courant était si rapide que, même au pire de l'hiver, il ne gelait pas. C'est un peu ce prodige que parvient à reproduire Motorama : livrer une prétendue cold-wave qui jamais ne gèle, et plus généralement une pop qui jamais ne se fige dans l'éclat trop éblouissant de multiples influences en forme d'affluents.

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Au Transbordeur mercredi 28 janvier

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