Philippe Descola, le monde entre quatre yeux au Couvent de la Tourette

Sciences Humaines / L'anthropologue Philippe Descola est invité à la Tourette autour de son dernier livre "Les Formes du visible". Où il décentre notre perception occidentale du monde et notre approche spontanée de l’art et du visible.

Considéré comme l’un des plus grands anthropologues contemporains, Philippe Descola (né en 1949) a jeté un pavé dans la mare de notre anthropocentrisme en 2005 avec son ouvrage Par-delà nature et culture. À partir, notamment, de ses observations du peuple des Jivaros Achuar en Amazonie, il y invite à dépasser la coupure classique entre culture et nature, méditant les leçons des sociétés dites « primitives » qui « n’ont jamais songé que les frontières de l’humanité s’arrêtaient aux portes de l’espèce humaine, elles qui n’hésitent pas à inviter dans le concert de leur vie sociale les plus modestes plantes, les plus insignifiants des animaux... ». 

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Décentrer le regard

En 2021, Descola publie un nouvel opus majeur, Les Formes du visible. Il y étudie cette fois-ci les différentes manières de se représenter le monde en analysant une quantité impressionnante d’artefacts visuels (masques, statues, peintures, tapisseries…) provenant de différentes sociétés. Selon l’anthropologue, la perception et la représentation du monde n’est ni unique ni universelle, mais dépend notamment de notre manière d’envisager les rapports entre l’humain et le non-humain.

Il existerait « quatre façons contrastées de détecter des continuités et des discontinuités dans les plis du monde » : l’animisme, le totémisme, l’analogisme et le naturalisme (le naturalisme, propre à l’Occident, posant une continuité physique entre l’humain et le non humain, et une discontinuité morale entre ces deux sphères). Soit quatre « schèmes cognitifs et sensori-moteurs, incorporés lors de la socialisation dans un milieu physique et social particulier, qui fonctionnent comme des dispositifs de cadrage de nos pratiques, de nos intuitions et de nos perceptions… », largement inconscients.

Philippe Descola est invité toute une journée au Couvent de la Tourette, pour discuter avec plusieurs intervenants de ce livre à la fois important et complexe, qui bouleverse notre manière de concevoir l’art et notre perception du monde.

Philippe Descola, Composer notre rapport à la nature et aux images
Au Couvent de la Tourette à Eveux le samedi 22 octobre

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