CALC au Point du Jour, à la folie

La Brande

Théâtre du Point du Jour

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / C’est peut-être la compagnie théâtrale lyonnaise la plus galvanisante de ces dernières années. Courir à la catastrophe (CALC) présente sa dernière création au Point du Jour où elle est associée. Après avoir exploré La Misère du Monde de Bourdieu (En réalités), la metteuse en scène Alice Vannier invite à réfléchir à la folie, via le GTPSI des années 60. La Brande se jouera du 7 au 10 novembre.

Est-ce que La Brande fonctionne en diptyque avec En réalités créé en 2018 ? 
Alice Vannier : Au départ, je voulais faire une sorte de triptyque, parler de la sociologie, la médecine-psychiatrie et la justice car je trouvais que c’était des choses qui régissaient de façon assez forte le monde dans lequel on était. Je ne sais plus si je le pense comme ça aujourd’hui mais j’ai l’impression que dans tout ce qu’on aborde, il y a toujours des liens avec la vie, le théâtre, qu’entre les gens de théâtre et les sociologues, il y a un amour de la recherche. Tout est un peu lié. Et La Brande se fait avec la même équipe de départ qu’En réalités. Y’a juste Lucie Auclair qui nous a rejoint en scénographie.

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Pourquoi avoir choisi le sujet précis du GTPSI, Groupe de travail de psychothérapie et de sociothérapie institutionnelle (1960-1966) ?
Le spectacle commence dans les années 2000 par quelqu’un qui travaillait dans les années 60 dans une même clinique. On plonge dans ses souvenirs. On est donc in fine en 1963, une fête se prépare, on sous-entend que ce sera la dernière. Avec Marie Menechi, dramaturge, on a un fait stage à la clinique de la Borde pendant la fête du 15 août. Ces kermesses ont toujours existé dans les hôpitaux psychiatriques et, entre autres, est montée une pièce de théâtre, Comme il vous plaira. Nous avons choisi de situer notre pièce un mois avant la fête, pendant la préparation. C’est un moment où le monde extérieur s’invite dans la clinique, les familles, les amis… C’est réjouissant et angoissant car ces endroits ont été pensés pour être protégés du monde extérieur et d’une forme de société aliénante. Soudain, un événement advient, c’est un travail du commun assez énorme, tout le monde se met au service de cette fête.

Ce sujet sérieux va-t-il être traité de façon aussi joyeuse que vos précédents travaux (5 4 3 2 1 j’existe, etc) ?
La documentation dans laquelle on s’est plongé et le stage fait à La Borde rendent compte d’une ambiguïté : à la fois une joie énorme (j’ai découvert un endroit où je ne me suis jamais sentie aussi bien paradoxalement) et en même temps il y a une souffrance que l’on voit rarement car elle est complétement dissimulée. On a vraiment envie que ces deux aspects puissent coexister. Idem pour la fête : il y a une joie et un droit de résistance et la préparation peut être compliquée. Mais on a envie qu’il y ait un certain humour. Avec la compagnie, nous avons envie de dire que c’est possible de parler de tout si on rend à tous sa dignité. On peut rire et pleurer mais ça dépend comment. Ça m’intéresse quand parfois j’ai un rire qui m’échappe dont j’ai presque honte. On cherche tout le temps le rire dans nos projets mais il nous questionne sur son sens exact.

Quelle est la matière de ce travail ?
Il y a les retranscriptions de toutes les réunions du GTPSI, ça été le point de départ du projet. Puis il y a les documentaires de Frédérick Wiseman, Hospital et Titicut Follies, de Raymond Depardon sur San Clémente. Ça parle plutôt des asiles que de la psychothérapie institutionnelle qui a fait suite à la Seconde Guerre mondiale et à l’extermination des malades mentaux. Et puis les livres de Jean Oury, Félix Guattari…

La Brande
Au Théâtre du Point du Jour du 7 au 10 novembre

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