Il le demande expressément en début de représentation : « Ne racontez pas mes blagues ». Pas tant pour un souci de droit d'auteur que pour ne pas les gâcher en les transmettant n'importe comment. Humoriste est un métier, et c'est celui de Baptiste Lecaplain, pas le nôtre. Un métier qu'il exerce depuis une quinzaine d'années avec un certain succès et un talent certain (Gad Elmaleh a un jour déclaré avoir vu en lui « le meilleur de sa génération ») ; alors laissons-le faire.
De toute façon, nous ne pourrions pas raconter ses blagues. Non pas parce qu'elles seraient mauvaises, mais parce qu'il les enchaîne à une telle vitesse que toutes les retenir demanderait un effort surhumain. Reste donc le cœur du spectacle : l'existence de ce jeune papa au milieu de la trentaine qui adore sa copine et interpréter des animaux dotés de la parole (ceci est un résumé très succinct). La vie quotidienne agrémentée d'absurde en somme (et, au passage, d'un nombre conséquent d'« enculé » lâché pendant tout le one-man-show – il n'a pas dû avoir le mémo sur les relents homophobes de cette insulte). Voir les gens (c'est le nom du spectacle) à travers son œil est donc un exercice plutôt plaisant, tant on peut se voir soi-même par moments. Même dans les pires.
Baptiste Lecaplain – Voir les gens
À la Bourse du Travail jeudi 21 décembre