Bande-dessinée / Dessinateur et militant écologiste, l'œuvre d'Alessandro Pignocchi fait l'objet d'une rétrospective à la librairie-galerie Archipel.
Des mésanges punks qui parlent politique, un premier ministre qui se prend de passion pour les rainettes, un indien jivaro fasciné par nos cartes postales... Voici quelques personnages que l'on peut croiser dans les œuvres d'Alessandro Pignocchi.
Dans son premier album Anent. Nouvelles des Indiens jivaros (Steinkis, 2016) il racontait son séjour parmi les peuples indigènes d'Amérique du Sud. Peu après, il participait à différentes luttes, notamment celle de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, qu'il a mise en scène dans La Recomposition des mondes (aux éditions du Seuil, 2019), postfacé par Alain Damasio.
Militantisme et poésie
Militant écologiste, coprésident de l'association des Soulèvements de la Terre, il peint à l'aquarelle ses réflexions, ses périples et ses combats politiques. Dans son Petit traité d'écologie sauvage paru en 3 tomes (aux éditions Steinkis), il imagine un monde où l'animisme des Indiens d'Amazonie est devenu la pensée dominante.
Avec un dessin et un humour qu'on situerait dans la même veine que Fabcaro (Zaï zaï zaï zaï, Open bar) il questionne le statut de la nature dans notre société, considérée comme un objet utilitaire, dont on prend soin en échange de services rendus (nous nourrir par exemple).
Penser le soin
Des conceptions qui restent éloignées de celles des Jivaros qui se considèrent part intégrante de la nature. La préservation de celle-ci devenant aussi évidente que prendre soin de soi et prendre soin des autres.
Il publie aussi sur son blog Puntish, et signe dernièrement Girose : Défendre le glacier de La Grave où il raconte une lutte inédite en haute altitude. L'exposition montre des planches de toutes ses BD, pour un panorama des luttes actuelles. Salutaire par les temps qui courent.
Alessandro Pignocchi, une rétrospective
Jusqu'au 29 septembre à la librairie-galerie Archipel (Lyon 1er)