10 concerts à voir en juin

C'est fin de saison dans les salles, et celle des festivals débute : notre sélection éclectique de musiques à ouïr en live durant tout ce mois de juin.
 


Tifa's

En se réclamant du baroque (Bach), du classique (Mozart) et de l'impressionnisme (Debussy), Tifa's brouille quelque peu les pistes d'une pop certes un peu baroque et surtout barrée qui lorgne vers des expérimentations fruits du kraut- et du post-rock. Ce qui fait du groupe un exemple de cryptozoologie rock tel que défini par le titre de leur EP The Axolotl, du nom d'un amphibien aux drôles de propriétés biologiques.

Au Bal des Fringants le samedi 10 juin

Scott H. Biram

Avec The Bad Testament, son énième et dernier album en date, le très productif one-man band texan Scott H. Biram continue son chemin de croix sur les terres dessalées d'un blues crasseux, mauvais et alcoolisé qui tend à en découdre avec la country et le gospel pour mieux en recoudre les plaies occasionnées. Rien de nouveau sous le soleil de Satan mais un plaisir toujours aussi coupable que la musique de ce gars-là.

Au Périscope le lundi 12 juin

Buridane

Figure de la chanson lyonnaise, Buridane est devenue un peu plus que ça avec le titre Badaboum et l'album qu'elle ouvrait, Pas Fragile, en 2012, remarquée pour une plume unique et là encore, un peu plus que ça : une fausse légèreté. Le petit ange blond reviendra en septembre tout en densité avec Barje Endurance (produit par Cédric de La Chapelle), drôle de titre pour un disque qui reprend les choses à zéro ou, tout du moins, à la base d'une métamorphose. Celle d'une chanteuse qui a fait du chemin et nous le raconte. Et nous l'annonce d'abord sur scène.

À la salle Rameau le jeudi 15 juin

Le Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou

Attention, machine à groove implacable : Le Tout Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou est l'un de ses grands ensembles qui ont donné le tempo des sixties et seventies africaines, mêlant le funk aux musiques locales pour inventer des styles qui aujourd'hui font le bonheur des diggers partout dans le monde, comme l'illustre les belles rééditions du label Analog Africa faisant suite à la redécouverte du groupe par la journaliste de RFI Élodie Maillot, partie les interviewer et revenue en provisoire manageuse. Remis en selle, le combo béninois écume les salles, enregistre de nouveau et s'est replacé au sommet : conseillé.

Au Ninkasi le jeudi 15 juin

Julien Doré

C'est quand il tombe le masque et fait l'effort de ne pas répéter quelques simagrées que Julien Doré prend une autre dimension. C'est donc parfois le cas sur son dernier disque & où la blague fait trop souvent office de singles mais qui renferme quelques trésors cachés d'écriture et d'arrangements. Ceux qui l'aiment, et ils sont nombreux, le font pour toutes ces facettes, mais Julien Doré est trop capable de montrer qu'il vaut mieux que son personnage de trublion pour ne pas nous offrir que ça.

Aux Nuits de Fourvière le vendredi 16 juin

Robert Hood

Repéré par Jeff Mills et Mad Mike, Robert Hood est l'un des grands noms de la techno de Détroit depuis le début des années 90, alors membre à part entière du mythique crew Underground Resistance avant de fonder, comme ses aînés, son propre label : M-Plant. Maître du groove d'obédience minimale, dont il est très certainement le précurseur, Robert Hood continue de distiller des sets à l'énergie inchangée.

Au Sucre le dimanche 18 juin

Benjamin Biolay

Un an seulement après Palermo Hollywood, aux airs – à tous les sens du terme – de Buenos Aires, le fils prodigue lyonnais est de retour avec Volver  – soit "revenir" en Français – en mode crooner mais pas seulement, tant il explore de genres au gré des collaborations(jusqu'au rap d'Hypertranquille qui peut laisser sans voix). Mais l'événement c'est aussi et presque surtout ce retour, là encore, un an après, sur la scène des Nuits de Fourvière, quasiment la sienne.

Aux Nuits de Fourvière le lundi 19 juin

Midnight Ravers

On a vu récemment une très gênante prestation de Mathieu Chédid en compagnie de merveilleux musiciens maliens (Toumani Diabaté !) "utilisés" à la gloire d'un M allant jusqu'à reprendre Sauvez l'amour de Balavoine... Loin, très loin du génie d'un Damon Albarn (réécoutez son album Mali Music) ou plus près de nous de la finesse et de la sincérité du projet Midnight Ravers, mené par Dom Peter (le batteur de High Tone) entre Bamako et Lyon, avec en vedette la merveilleuse chanteuse Fatim Kouyaté. Deux disques d'une beauté ensorcelante, et des concerts à l'avenant dotés d'une scénographie innovante (avec le dessinateur Emmanuel Prost en membre à part entière du groupe) : on vous invite pour les admirer à vous laisser porter... aux Invites de Villeurbanne, de retour en mode biennale.

Aux Invites de Villeurbanne le 24 juin

Foals

On a rarement entendu ces dernières années, même de la part du groupe qui en accouché, disque plus puissant et dévastateur que le What went down de Foals, formation toujours capable d'en remettre une couche à la fois dans l'intelligence et la puissance de feu, au point de vaporiser la concurrence. Sur scène, bien sûr, Foals est une machine, mais qui ne donne pas aux chiens sa part d'animalité. On attend la suite, en espérant voir quelques-unes des banderilles d'un prochain album plantées sur la scène de Fourvière.

Aux Nuits de Fourvière le mercredi 28 juin

De La Soul

Bon d'accord, c'est en juillet. Mais le retour sur scène du mythique crew, emblématique du hip-hop à la cool, De La Soul en mode live-band, est un événement à guetter de loin. On ne s'est jamais vraiment remis de leur premier album de 1989, 3 Feet High and Rising, ils ont rarement déçu par la suite, continuant d'infuser leur hip-hop de soul, de funk et de jazz, assurant des shows conquérants : coup de cœur.

À Jazz à Vienne le samedi 1er juillet


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