Le Mariage de Verida

de Michela Occhipinti (It, 1h34) avec Sidi Mohamed Chinghaly, Verida Beitta Ahmed Deiche, Aichetou Abdallahi Najim…


Mauritanie, de nos jours. L'existence de Verida tourne autour du salon de beauté de sa grand-mère et de ses deux amies. Ses parents ayant décidé de la marier, elle entame non sans renâcler un rite prénuptial destiné à la faire grossir : le gavage. Une coutume entre torture et hypocrisie…

Il n'est pas rare de voir des fictions à destination quasi exclusive du public des pays occidentaux vitupérer telle ou telle survivance d'une coutume archaïque, affirmant généralement la mainmise du patriarcat sur la population féminine : excision, obligation de se couvrir dès l'adolescence, mariages forcés, etc. Misant beaucoup sur leur valeur documentaire, elles reproduisent en général la forme du film-dossier en respectant des standards cinématographiques schématiques.

Cette catégorie de films pointe évidemment l'odieuse différence de traitements entre hommes et femmes, mais aussi les petits arrangements avec la tradition ou la religion permettant d'accomplir toutes les entorses aux règles que l'on désire… tant qu'elles demeurent à l'abri des regards. Ici, les femmes ont souffert de leur “régime“, mais le perpétuent sur leurs filles sans fin, se faisant les complices objectives de la domination masculine séculaire. Devenues obèses pour se marier, elles peuvent alors divorcer pour conquérir une liberté, qui n'était pas leur état premier.

Si l'on comprend l'intention du message, inversons ne serait-ce qu'un instant le paradigme. Et imaginons ne serait-ce qu'un instant des cinéastes venus “de pays émergents“, s'intéresser aux étranges coutumes dont certains d'entre nous s'enorgueillissent : jarretière et pot-de-chambre lors des mariages, circoncisions pour les naissances, corridas pour les distractions… Tout le monde y gagnerait.

Le Mariage de Verida
Un film de Michela Occhipinti (It, 1h34) avec Sidi Mohamed Chinghaly, Verida Beitta Ahmed Deiche, Aichetou Abdallahi Najim…


<< article précédent
Cachée : "Les Hirondelles de Kaboul"