Free Dance


Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis reprennent, avec une nouvelle distribution d'interprètes, l'une des pièces importantes de la chorégraphe belge, A Love Supreme, créée en 2005. On sait l'importance des liens entre musique et danse chez Keersmaeker, qui vont bien au-delà de leurs rapports habituels chez d'autres artistes. Chez elle, que ce soit avec des musiques classiques (Beethoven, Mahler…) ou plus contemporaines (Steve Reich, Joan Baez…), la danse s'immisce au plus près de la composition musicale, de la structure des partitions, de l'esprit et de la forme des morceaux…

Un travail de dentellière qui pour A Love Supreme s'applique à l'album culte de John Coltrane (enregistré en 1964), l'un des albums cruciaux du jazz, annonciateur du virage plus free de son auteur. Chaque danseur est associé à l'un des instruments du quatuor de Coltrane, et est doté, comme dans la musique, d'une grande part d'improvisation et de liberté. « Dans les années 1980, j'écrivais mes chorégraphies dans les moindres détails. Je ne m'étais pas encore plongée dans l'étude de l'improvisation. Mais j'étais entourée de musiciens qui m'ont fait découvrir Miles Davis et John Coltrane » témoigne sur son site Internet Anne Teresa de Keersmaeker. A Love Supreme n'est donc rien moins qu'une petite révolution dans l'œuvre de l'artiste, et surtout un pari sur la liberté créatrice.

Anne Teresa de Keersmaeker, A Love Supreme
À la Maison de la Danse ​jusqu'au 3 octobre


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