Et pourtant, elles tournent…


Le titre un brin lapidaire de la livraison mensuelle du cycle Ciné Collection concocté par les salles du GRAC (“Femmes à la caméra“) ne doit pas susciter l'ire des partisanes et partisans de l'équité. Car il met en avant les œuvres de quatre réalisatrices ayant exercé une influence considérable durant le dernier demi-siècle… et qui se trouvent être des femmes.

Deux comédiennes pour commencer, ayant décidé un jour de passer “de l'autre côté” : la Japonaise Kinuyo Tanaka, égérie de Mizoguchi, pour La Nuit des femmes (1961) et Wanda (1970) de & avec Barbara Loden, dessinant des parcours douloureux montrant la difficulté de vivre une existence indépendante hors du périmètre masculin.

Et, une génération plus tard, deux cinéastes toujours en activité : Margarethe von Trotta, représentante de la nouvelle vague germanique pour une fresque aussi intime que politique, Les Années de plomb (1981) ou le bilan amer des enfants de l'après-guerre allemande. Enfin, Claire Denis, figure de proue du cinéma hexagonal — et vaguement liée au cinéma d'outre-Rhin puisqu'elle fut la première assistante de luxe de Wenders — pour son poème chorégraphique Beau Travail (1999), grandes manœuvres d'une soldatesque en plein désert… et désir. 


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