B. Loyauté : "Le design est un langage qui se transforme avec le temps"

Designer, enseignant, consultant, auteur ou commissaire d’expositions, Benjamin Loyauté était déjà présent sur la Biennale 2010 avec l’exposition Prédiction. Sollicité depuis sur de grands événements design à Pékin, Shanghaï ou au Luxembourg, il revient à Saint-Etienne en temps que co-commissaire général de la Biennale Internationale Design Saint-Etienne, aux côtés d’Elsa Francès. Rencontre. Niko Rodamel

Comment avez-vous appréhendé votre rôle de co-commissaire ?
Un commissaire d’exposition doit être tout aussi capable de prendre un marteau et un clou, de dessiner et en même temps de théoriser. D’un côté il faut faire un apport scientifique et théorique, d’un autre côté vous devez vous adresser à une population. J’essaie de me mettre dans les yeux de mes parents qui ne connaissent pas forcément bien le design. Un commissaire ne peut pas être qu’un simple collecteur d’objets qu’il va montrer. Pour moi un commissaire est un scénariste.

Quelle est votre définition personnelle du design ?
Je parlerais plutôt des méthodes de design car je vois plus le design comme un langage qui se transforme avec le temps. Le design est protéiforme, ce qui demande au designer d’être un décloisonneur capable de travailler avec un artisan, un industriel, un scientifique, un artiste, un webmaster, etc… C’est une mécanique qui tend à multiplier les forces et les compétences pour produire quelque chose qui a une fonctionnalité mais qui a en même temps de l’esprit et du corps.

En quoi la Biennale décloisonne-t-elle les champs d'expression du design ?
Une des particularités de la Biennale de Saint-Etienne est d’avoir toujours accepté d’ouvrir les champs d’expression en matière de design. Elle est capable de présenter des projets d’entreprise et en même temps des installations qui vont plutôt vers l’expérimentation. C’est une Biennale généreuse à même de d’accepter les apports nouveaux du design contemporain.

Qu’est-ce qui vous anime quand vous préparez une exposition ?
J’ai toujours envie d’apprendre et d’être aux avant-postes pour m’adapter et innover avec mes outils à moi. Je suis davantage motivé par le design d’expérience. Je pars le plus souvent de faits sociaux que j’essaie de transposer à travers des mises en scènes d’objets de design pour raconter une histoire et délivrer un message aux gens.

Pouvez-vous nous éclairer sur le thème de la Biennale choisi par la Cité du design, les Sens du Beau ?
Le beau n’est pas unique. Il y a un beau naturel qui serait universel et le beau culturel qui est construit. Ce ne sont pas les cinq sens du beau qui m’intéressent mais plutôt les sens en tant que destinations possibles. Le beau comme le design peuvent partir dans tous les sens, dans toutes les directions. Tout le monde a un avis sur le beau et c’est la réception même du beau qui est vraiment intéressante. Le beau culturel se génère en fonction d’un contexte, d’un temps donné, d’une culture, autant de paramètres qui font que notre perception du beau n’est pas la même à Singapour ou à Saint-Etienne !

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