Dans ta rue

Art urbain / La vie normale reprend prudemment son cours. Les hôpitaux reprennent leur souffle, l’économie balbutie un timide redémarrage et le monde de la culture se réveille d’un sommeil profond. Puisque les lieux d’expression artistique ne rouvriront leurs portes que très progressivement, voilà peut-être l’occasion de regarder avec une plus grande attention l’art qui s’offre à nos yeux, à ciel ouvert dans la ville… Le temps de prendre des nouvelles de la planète street art auprès de quelques créateurs locaux, nous avons concocté pour vous une balade stéphanoise en mode art urbain. Alors sortez dans la rue et ouvrez grand les yeux.

Drôle d’époque. Né aux confins de la Chine sous les écailles d’un malheureux pangolin qu’on ne reprendra plus à fricoter avec les chauve-souris, un virus-grippette devenu pandémie vient secouer la planète. Crise sanitaire puis économique en cascade. L’effet Eyjafjallajökull (toujours imprononçable depuis son éruption en 2010), mais cette fois-ci poussé à son paroxysme. Et patatras, un strict confinement nous prive soudain de tout, de nos familles, de nos amis et de culture partagée. Les visites virtuelles proposées par les plus grands musées, les rediffusions de spectacles ou encore les surréalistes visio-apéros n’y feront rien ou pas grand-chose. Huit semaines de blackout. Marasme total. Nulle part où se retrouver, pas un bar ouvert, aucun restaurant, pas même un stade. Au moment où l’assourdissante nouvelle du confinement tombait, deux campagnes d’affichage semblaient se répondre dans les rues de Saint-Étienne. D’une part, la mise en scène très réglementée des affiches électorales, alignant côte à côte huit candidats et candidates, bien identifiés puisque soumis au suffrage universel. D’autre part, la série (en)Regards de la plasticienne stéphanoise MS Nourdin : des QR codes et des images les yeux dans les yeux avec des personnes sans abri, interpellant le public au sujet des expulsions répétées de squats qui ne résolvent jamais vraiment le problème… 58 jours confinés plus tard, les traces de ces deux affichages sont encore là, quelques fois intactes, plus généralement en lambeaux, griffés, déchirés, un peu à l’image de notre société qui ne sait plus vraiment si tout reprendra comme avant ou s’il serait peut-être plus intelligent de tirer quelques leçons. La politique et l’art sont dans la rue dans un amusant face à face. On le sait bien, en dehors de la pollution visuelle que représentent les panneaux publicitaires (classiques 4x3 et agressifs écrans lumineux), l’affichage dans l’espace public est bien souvent synonyme d’engagement. Un engagement politique, social ou artistique. Parfois les trois à la fois. Début mai, le grapheur VIZA se perchait sur une nacelle pour dessiner puis peindre une large fresque sur le mur de la Pasqui Galerie à Saint-Étienne. Avec ce visage féminin masqué qu’il a baptisé Aux armes, l’artiste cherche avant tout à inscrire sur la pierre le souvenir d’une époque troublée tout en livrant un message de vigilance : #restonsprudents.

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Confiné, libéré, délivré ?

En France comme dans la plupart des pays du monde, il y a eu un avant et il y aura un après le Covid-19. Mettant à l’épreuve notre société toute entière, la pandémie a méchamment secoué nos habitudes, nos certitudes aussi. La crise a mis sur cales le monde de la culture deux mois durant. Spectacles, expos, films, toute l’actualité artistique placée entre parenthèses : reports, annulations et stand by général. Il s’agit donc désormais de relever la tête, de s’adapter aux nouvelles contraintes et de faire preuve de patience. Dans l’attente, nous redécouvrons le plaisir simple de marcher dans la ville, de croiser du monde et, à défaut de pouvoir se toucher, de se sentir quand même "ensemble". Tandis que les salles de spectacles devront encore attendre leur tour, les lieux d’exposition ouvrent à nouveau leurs portes dans le respect du protocole sanitaire, idem pour les cinémas qui se voient contraints d’appliquer une drastique restriction à leur offre habituelle. Les artistes plasticiens (qu’ils soient peintres, sculpteurs, photographes…) ne bénéficient d’aucun statut protecteur comme en jouissent notamment les intermittents du spectacle, lesquels sont parvenus mine de rien à obtenir une "année blanche". Pas de travail, pas de commande, pas de publication, pas d’expo, pas de salon, pas de vente d’œuvres = pas de revenu. Zéro euro. Nada. Aussi, de belles initiatives sont apparues, comme celle de l’association Escap’Art qui lançait fin avril, avec le projet Parenthèse, une vente aux enchères solidaire en soutien aux artistes stéphanois. Les street artistes de la région ne sont pas en reste, peut-être encore plus enclins à s’adapter aux changements pour tirer leur épingle du jeu. Avec le temps, leur discipline a grandement évolué. De plus en plus présent dans les galeries et non plus seulement dans l’espace public, le street art voit ses formes d’expression et ses modes de diffusion flirter avec ceux de l’art contemporain, la frontière qui les dissociait s’étant considérablement dissipée, dans la forme comme dans le propos. C’est ce que l’on peut explicitement observer en visitant certains hotspots stéphanois comme la galerie Berthéas les Tournesols ou encore celle de Nath Berger, L’Art DEMEURE. Et la Pasqui Galerie (inaugurée à l’automne dernier) propose fort à propos une exposition sur le thème du street art : l’occasion de découvrir tableaux et sculptures signés Ama, Asu, Futé, KGM Shepa, Leyto, Luma, Pegaz, Ralau ou encore Viza, du 17 juin au 18 juillet.

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Géométrie variable

Sans toutefois atteindre le niveau de villes comme New York, Melbourne, Berlin, Bristol, Valparaiso ou Barcelone qui sont devenues d’incontournables sanctuaires du genre, les grandes villes françaises se laissent doucement envahir par le graffiti, le tag, le graph… Reconnus et donc parfois tacitement tolérés dans l’espace public, les street artistes sont aussi très largement respectés : un code moral semble protéger leurs œuvres qui ne souffrent que très rarement de recouvrements intempestifs. Dans les rues de la préfecture ligérienne, le couple de papiers-peintres Ella & Pitr demeure LA référence. Si leur univers graphico-poétique s’est répandu en de nombreux points de la cité, les deux artistes répondent aussi à des commandes de particuliers, de commerçants ou même de Saint-Étienne Métropole. Certaines œuvres peintes nécessitent plus d’une semaine de travail in situ, comme lors de la réalisation en 2017 du Naufrage de Bienvenu, un géant d’une hauteur de quarante-sept mètres, appuyé au barrage du Piney sur la commune de la Valla-en-Gier. D'autres ne sont lisibles que du ciel, comme dans la cour du lycée La Salle, rue Désiré Claude, ou encore le toit du centre de la Rotonde, cours Fauriel. Ella & Pitr s’inscrivent aujourd’hui pleinement dans l’évolution du street art dont les contours et l’appellation même semblent être remis en cause. Au-delà de la rue où il leur arrive bien sûr d’intervenir encore de façon "sauvage", on les retrouve sur des festivals aux quatre coins de la planète, à travers une dizaine de publications (Comme des fourmis est leur dernier ouvrage en date aux Éditions Gallimard), mais aussi en galerie à Paris. L’hiver dernier, la boutique ouverte sous les Arcades de l’Hôtel-de-Ville se retrouvait rapidement en rupture de stock, lithographies, posters, livres et autres produits textiles s’étant arrachés comme des petits pains.

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Le Street Heart bat toujours

C’est donc un fait : le street art a pris toute sa place dans le marché de l’art et se monnaie parfois à prix d’or, à l’image de quelques mégastars du genre comme le pochoiriste britannique Bansky, dont le Parlement des Singes se vendait à plus de 11 millions d'euros l’automne dernier. À Saint-Étienne, des artistes français ou étrangers sont régulièrement invités à intervenir sur le bâtiment du Fil (la SMAC stéphanoise) ainsi que sur le M.U.R., cet ancien panneau publicitaire de 24 mètres carrés niché à flanc de colline entre les Halles et le parking des Ursules. Jusqu’au 30 juin, cet espace "Modulable-Urbain-Réactif" reçoit un collage inédit de l’artiste Jaw. Derrière ce pseudo aussi court qu’énigmatique se faufile Adrien Ladmiral, prolifique artiste français installé à Berlin, membre du collectif DMV. Représenté à Paris par la galerie 42b de Catherine Mikolajczak, Jaw s’attaquait en 2010 à Lyon à la façade du Théâtre des Célestins. L’artiste intervient in situ ou s’expose sur les cimaises depuis plus de 15 ans dans le monde entier, dans un style libre et percutant. Dans le sillage d’Ella & Pitr et de leurs amis de passage, une poignée d’artistes ligériens commence à faire sérieusement sa place : Oak Oak, Viza ou LaDamenRouge s’expriment sur les murs, sur la chaussée ou le trottoir, dans les friches ou en bordure de voies ferrées… S’ils sont finalement peu nombreux ils n’en sont pas moins très actifs, avec une patte reconnaissable au premier coup d’œil. Certes certaines œuvres se dégradent au fil du temps. Les Branches de Bulbe s’effacent lentement à côté du Richelieu et le Tee-Shirt de M. Chat a presque disparu rue de la Ville. Le Coup de Pied à la Lune, immense fresque rouge qu’Ella et Pitr ont réalisée face au parking aérien Châteaucreux, subit actuellement les assauts d'une pelleteuse affamée. Mais soyez sans crainte, la balade que nous vous proposons en vaut vraiment la chandelle.

Le M.U.R., 2 rue du Frère Maras à Saint-Étienne
Galerie L’Art DEMEURE, 6 rue de la Condition à Saint-Étienne
Galerie Berthéas les Tournesols, 8 rue Etienne Mimard à Saint-Étienne
Pasqui Galerie, 9 rue des Creuses à Saint-Étienne


Balade stéphanoise en mode street art au gré des spots préférés du Petit Bulletin

En voiture :

1 > Rue Eugène Weiss, près d’Ikéa (façade de l’usine du chocolatier Weiss) © Ella & Pitr

2 > Jonction du boulevard Jules Janin et de la rue François-Albert (fresque murale pour le mondial 98) © Chamizo

3 > Jonction des rues Cugnot et Ferdinand (immense fresque murale rouge en cours de démolition partielle) © Ella & Pitr

4 > Parvis de la gare de Châteaucreux : jetez au passage un coup d’œil aux tabourets de François Bauchet, à l’arbre-bouquet de Philippe Million et aux chevaux bleus d’Assan Smati

5 > 8 rue de la Valse (mur du Méliès Saint-François) © Miss.Tic

6 > 4 Cours Gustave Nadaud (fresque murale en hauteur) © Ella & Pitr

7 > 111 Cours Fauriel (au sol derrière l’arrêt de bus sur la contre-allée) Astérix © LaDamenRouge

8 > Jonction des rues Emile Clermont et Henri Déchaud (portail métallique) © Ella & Pitr

9 > Place du Bicentenaire, le monument signé Albert-Louis Chanut n’a pas pris une ride depuis 1989…

À pied :

1 > 54 rue du Onze Novembre (sur les sept volets du magasin Camara - Com. Une im@ge) © Ella & Pitr

2 > 11 Rue Voltaire (cherchez l’oiseau) © Bulbe

3 > 56 rue Gambetta (façade gauche de la pharmacie Anatole France) © Ella & Pitr

4 > Place Louis-Comte : vous apercevez l’arbre orange d’Emmanuel Louisgrand

5 > 9 Rue des Creuses (fresque en hauteur sur le mur droit de la galerie Pasqui) © Viza

6 > 10 et 27 rue Michelet (intérieur de la Lunetterie / quatre vitrines) © Ella & Pitr

7 > Place Maxime Gorki (mur de la galerie Berthéas) © Miss.Tic

8 > Place Chavanelle : jetez un coup d’œil aux deux colosses de Yannick Vey, aux pigeons de Gyslain Bertholon et Maxime Bourgeaux, au cube gigogne de Balme Jérôme et Dorothée Noirben, sans oublier l’étonnant « Pouet » de Rémy Jacquier.

9 > 1 rue Élise Gervais (mur du Bar de Lyon) © Miss.Tic

10 > Jonction des rues Francis Garnier et Roger Salengro (mur droit de l’Atelier du Coin) © Miss.Tic

11 > rue Georges Teissier (sphères colorées au-dessus de la rue) © Laetitia Belala

12 > 1 place Ursules (au-dessus du fleuriste Le Temps des Fleurs) © Ella & Pitr

13 > 2 Rue du Frère Maras (ancien panneau publicitaire 3m x 8m) © Jaw (du 6 au 30 juin)

14 > Tout le long de la Rue Henri Gonnard (nombreux portails de garage recouverts) © Ella & Pitr

15 > 86 Rue Vaillant Couturier (façade du Théâtre de Tardy) © Ella & Pitr

16 > 28 Rue de Tardy (fresque à droite de l’arrêt de bus) © Ella & Pitr

17 > Bas de la Rue de Tardy (arbre derrière l’arrêt de bus du jardin de Raspail) © Oak Oak

18 > Gare du Clapier (mur gauche) © Ella & Pitr

19 > 45 Rue Etienne Boisson (fresque librement évolutive sur les murs de la Cartonnerie) © nombreux artistes

20 > 56 Rue Marengo (façade et cour de l’imprimerie Liversain) © Ella & Pitr

21 > Place d’Armes (Cité du Design côté Grand’Rue) ne ratez pas l’étonnante installation de Nathalie Talec


Rencontre avec quatre street artistes stéphanois

Ella & Pitr, de Sainté à Paname

Ella et Pitr sont depuis le 9 juin et jusqu’au 4 juillet en pleine exposition à la galerie Le Feuvre & Roze, dans le 8ème arrondissement à Paris. Nos papiers-peintres brouilleurs de pistes avouent avoir plutôt bien vécu la période du confinement, reconnaissant faire partie des privilégiés. « Nous qui sommes plutôt hyperactifs, nous avons abordé les semaines confinées comme une vraie chance de décroissance et de siestes imposées, l’occasion unique d’apprécier un ciel sans avions et une ville soudainement silencieuse. Le changement de rythme qui nous a permis de couper avec la frénésie habituelle. Le confinement ne nous a fait renoncer qu’à un seul projet qui devait se faire en Corse au mois de mai. Nous avons donc terminé la préparation de notre nouvelle expo dans les temps, avec même un peu d’avance, ce qui ne nous était pratiquement jamais arrivé auparavant ! Nous présentons une centaine d’œuvres, dont la série « Plis et replis » sur laquelle nous travaillons depuis presque deux ans, mais aussi pas mal de nouvelles choses, des sacs plastiques, des petits objets comme des pinceaux transformés en bonshommes… » Ella & Pitr confient avoir également préparé des « choses » qu’ils colleront à Paris en marge de l’expo, mais aussi pour leur retour à Saint-Etienne dès la mi-juin. http://www.ellapitr.com

Oak Oak, humour toujours

Comme chez beaucoup d’artistes, le confinement a quelque peu bousculé les activités et l’agenda de Oak Oak. Connu pour ses détournements d’éléments urbains souvent teintés d’humour, l’artiste stéphanois a dû renoncer à l’invitation de deux festivals de street art, l’un au Japon et l’autre en Sibérie. Notre homme n’est pour autant pas resté inactif. « Avec mon ami lyonnais Don Mateo, nous nous sommes lancés un défi en mode home art, avec des thèmes incitant au détournement d’objets de notre quotidien domestique : cafetière, lampe, lavabo, bouteille… Nous avons rapidement reçu des dizaines de propositions, que nous avons publiés sur Instagram : #challenge_homeart. » Dès les premiers jours du déconfinement, Oak Oak posait sa trace sur un arbre, au cœur du chantier en cours en bordure du jardin de Raspail, à Saint-Etienne. On y reconnaît le célèbre barde Assurancetourix, ligoté (comme il se doit) par les protections tubulaires apposées autour dudit végétal pour les ouvriers. « J’ai opté pour un collage afin de respecter le support concerné. Je sais donc bien que ça ne tiendra peut-être pas très longtemps. D’une manière générale, quand on intervient comme moi dans la rue on accepte par avance le caractère éphémère de nos créations. On peut même dire que c’est une bonne motivation puisque ça pousse à très vite passer à autre chose, à rester en permanence dans un mode créatif. » Régulièrement, Oak Oak est sollicité par des établissements scolaires pour travailler avec les plus jeunes et intervenir sur leurs murs, comme il l’avait fait à l’école-musée des Frères Chape, sur les pentes du Crêt de Roch. « Le directeur de la maternelle, Jérémy Rousset, fait visiter son école à d’autres établissements, l’expérience commence donc à faire tache d’huile. Récemment je suis intervenu dans l’école stéphanoise du Grand Clos. Afin de respecter la fameuse distanciation d’un mètre, les enfants devaient tenir une grande baguette pour aller du portail d'entrée jusqu'à leur classe. J’ai donc dessiné pour eux des cases d’un mètre cinquante, transformant le parcours en un long jeu de l’oie très sympa. » http://www.oakoak.fr/

LaDamenRouge (re)fait le trottoir

A l’instar de Oak Oak, LaDamenRouge s’attache principalement à détourner les aspérités et autres défauts des trottoirs ou des murs. Le terrain de jeu de ce mystérieux street artiste masculin reste essentiellement stéphanois, même si l’on retrouve aussi sa patte du côté de Saint-Just-Saint-Rambert. « Tout récemment, j’ai dessiné un Astérix sur la contre-allée du cours Fauriel, autour d’une plaque d’égout qui lui tient lieu de bouclier. » Comme ses camarades, l’artiste a peu à peu acquis l’accord tacite des services municipaux. « Tant que je ne vais pas trop dans le trash, mes interventions sont tolérées. J’ai même détourné quelques panneaux de signalisation mais dans ce cas-là j’utilise des bombes de peinture à base de craie : le support retrouve son aspect d’origine au bout de quelques averses, il n’y a donc aucune destruction. Les œuvres un peu plus borderline ne sont pas visibles dans la rue mais attendent à la maison de trouver acquéreur. Je ne suis pas très fort pour faire fructifier mon travail, commercialement parlant. Mon activité principale m’occupe jusqu’à cinquante heures par semaine, mes interventions dans la rue se font donc à mes heures perdues, souvent sur le chemin du boulot. Mis à part ma participation à l’exposition collective FLUX LIBRE, j’expose rarement mes productions, sans doute parce que la plupart d’entre elles sont nées in situ dans la rue. » Comme pour conjurer l’aspect éphémère de ses œuvres, LaDamenRouge inonde les réseaux sociaux de photographies sur lesquelles on peut découvrir toute l’étendue de son travail. L’idée de les rassembler dans un livre lui trotte dans la tête depuis un certain temps, pourquoi pas chez un éditeur stéphanois… https://www.facebook.com/ladamenrouge.se

Roche-la-Molière voit grand et s’inscrit dans la durée

Dès 2015 avec la première édition du SAFIR, Roche-la-Molière affirmait sa volonté d’offrir aux artistes de larges espaces en cœur de ville, transformant son bourg en véritable musée à ciel ouvert. Le festival affiche un bilan très satisfaisant avec une belle brochette d’artistes de renommée internationale accueillis lors des cinq premières éditions. Parmi eux, Jakè, Kalouf, C215, Jace, El Pez, Azote, Pec, Apogé, Yandy Graffer, Ama, Pontin et bien d’autres ont laissé derrière eux un maillage de fresques souvent monumentales qui redonne d’une façon durable et originale des couleurs à la commune. Compte tenu des mesures de sécurité liées à la crise sanitaire, l’année 2020 restera une année OFF. Mais qu’à cela ne tienne, l’équipe organisatrice voit ici l’occasion de changer de braquet. Sous la houlette de l’artiste co-fondateur Fernando Davila et avec le soutien indéfectible du maire Eric Berlivet, Roche-la-Molière compte bien poursuivre ses efforts pour consolider sa place de véritable pôle régional du street art. Pour les années à venir le festival laissera donc sa place à un programme de résidences d’artistes, expérimenté depuis déjà un an. Pilote de l’association Zone 51, Fernando explique : « Nous souhaitons maintenant pérenniser ce mode de fonctionnement pour lequel nous sommes en attente d’un agrément de la DRAC. En partenariat avec des fournisseurs ligériens, un appartement de 90 mètres carrés mis à disposition par la municipalité va être équipé pour accueillir les artistes dans des conditions optimum. En juin, c’est le graffeur Pec qui essuie les plâtres de ce lieu de vie et de travail, puis suivront d’autres résidences dès septembre. Au-delà de cette programmation qui se déroulera au fil des saisons, le temps fort que représentait le SAFIR prendra sans doute la forme d’une foire d’art contemporain dès le mois de mai 2021, sous un nouveau nom. L’événement se déroulera en lieu clos avec notamment des performances de live painting. Nous souhaitons inscrire le street art dans l’art contemporain en général, sans aucune barrière. » Sur sa lancée, la municipalité devrait également créer dès l’an prochain une école d’art… « Je trouve vraiment remarquable que des petites communes comme Roche se bougent à ce point, comme le fait aussi Aurec-sur-Loire avec le chouette projet de la Teinturerie qui a été inauguré en septembre dernier. » A titre plus personnel, Fernando Davila est en train de faire tester par une équipe d’artistes un tout nouveau support, développé avec l’entreprise Média Graphic. Il est question d’un matériau tissé qui permettra aux plasticiens de peindre des fresques jusqu’à trente mètres de côté, repositionnables sur n’importe quel matériau : une petite révolution !

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