La Chronique food du PB / Entrée en cuisine pour écrire sur les chefs plus que pour les imiter, Anaïs a quand même réussi l'exploit d'obtenir son CAP, avant de retrouver son clavier de journaliste avec beaucoup plus de sûreté. Car c'est en salle qu'elle aime admirer le ballet des plats et raconter l'émotion qu'ils provoquent. Ici pas de critique négative, elle ne chronique que ce qu'elle a aimé. Aujourd'hui, rendez-vous à La Bouche Pleine, véritable institution stéphanoise.
Un resto après un tunnel de repas de fête ? Oui mais pas n'importe lequel, un incontournable des abords de la place Chavanelle : La Bouche étant dans nos tops one de ce qu'il faut goûter avec le gratin. Ce jour-là, dans le menu du midi, elles sont homardines lovées dans une belle sauce orangée bien consistante. On préfère celles aux verpes de Bohème, un must de la carte pour tout non initié.
Alors ce sera un gratiné à l'oignon en entrée. C'est bien, l'oignon, pour un effet dépuratif, non ? A travers un joli bol transparent, on peut voir les petites tranches du bulbe plongées dans un fond d'un joli marron. L'odeur est envoûtante, piquée de thym qui soigne les maux de l'hiver. Du dessus, une belle tranche de pain noir ornée d'une couronne de fromage râpée et d'un nid de pousses de betterave rouge trempe allègrement dans la soupe épaisse. Le premier coup de cuillère ravit les gourmands de notre tablée.
Un empanadas façon saucisson brioché ?
En plat de résistance, l'empanadas. Dans sa pâte feuilletée, le chausson renferme une belle portion de chair à saucisse, loin de l'effiloché de viande qu'on retrouve plus souvent dans cette spécialité d'Amérique Latine. Ça nous fait penser à une version twistée du saucisson lyonnais. N'oublions pas que nous sommes dans un bouchon...Mention spéciale pour la sauce, un peu caramélisée, doucement relevée au vinaigre, qui lie la purée de pomme de terre et les bâtonnets de fenouil servis en accompagnement. On a plusieurs fois demandé les ingrédients de sa composition aux patrons. « En 2023 », nous ont-ils répondu. Tenace, on reviendra alors.
Le dessert nous met une nouvelle fois le palais en fête : un fondant au praliné avec des morceaux de pâtes de fruits maison. On aime les différentes consistances, celle du moelleux du gâteau qui tranche avec celle des petits bonbons faits-maisons.
Clin d'oeil à la première "Bouche Pleine" de Saint-Étienne, qui en son temps avait accueilli les plus grands noms passés par la ville, "même Johnny" la déco des lieux rappelle quelques scènes mythiques du cinéma, des murs aux toilettes, comme Les Tontons Flingueurs (1963) dont certaines répliques sont même imprimées sur le set de table. A vous de trouver les autres références au 7e art...
La Bouche Pleine, 21 place Chavanelle, 42000 Saint-Etienne. Plus d'infos juste ici