Nuits de Fourvière : Kassav', Pomme et une programmation de fidèles

Festival / Alors qu’Emmanuelle Durand et Vincent Anglade prennent leurs fonctions le 1er avril à la tête des Nuits de Fourvière pour piloter l’édition 2024, c’est celle de 2023 qui vient d’être dévoilée, la 20e et dernière qu’a imaginé Dominique Delorme. Du 31 mai au 28 juillet, ce sera le temps d'un florilège d’artistes habitués du festival et de quelques premières. La billetterie ouvre le 15 mars à midi. Détails.

Est-ce parce que nous vivons une période d'incertitude où le familier fait du bien au moral, toujours est-il que cette édition de Fourvière, se voudrait musicalement rassurante voire rassérénante comme une soirée en famille et au coin du feu — bon, au mois de juin et juillet, était-ce vraiment nécessaire...

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Car dès l'ouverture orchestrée par Kassav' le 5 juin, c'est tout un chapelet de déjà-vus et même carrément d'habitués qui se précipite : Redcar (Christine & the Queens) le 6 juin ; Catherine Ringer, pour une lecture-tour de chant de L'Érotisme de vivre d'Alice Mendelson, le 7 juin ; Biréli Lagrène le 9 juin ; Raphaël Imbert le 16 juin ; Alt-J le 1er juillet ; Zazie le 12 juillet ; Gaspar Claus et Pedro Soler le 13 juillet ; Avishai Cohen Banda "Iroko" le 17 juillet ; Imany le 20 juillet ; Tamino le 21 juillet ; French 79 le 22 juillet ; Pomme le 26 juillet qui aura droit au traditionnel concert symphonique avec l'ONL tandis que Thylacine se produira le 24 juillet avec l'orchestre du Conservatoire à Rayonnement Régional ; The Blaze le 25 juillet ; Jeanne Added le 27 juillet. Même le Rebétiko (soirée le 24 juin) a déjà eu ses entrées sur la colline.

Le festival décernera aussi une palme pour les triplement (si ce n'est plus) étoilés Nanard Lavilliers le 22 juin, Ben Harper le 19 juillet et Sigur Rós, le 16 juillet, dont l'épique théâtralité se prête merveilleusement au cadre des Nuits. Et à celui qui est quasiment devenu le parrain de l'événement, Benjamin Biolay (5 et 6 juillet). On ne compte pas Queens of The Stone Age (le groupe du très cis Josh Homme) qui a dû annuler l'an dernier et se rattrape ici (ça devrait sacrément défourailler sous la voûte céleste en ce 4 juillet).

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Pour la dernière sortie de Dominique Delorme en tant que directeur du festival, cette édition ressemble donc bel et bien à une sorte de menu best-of de ses belles années. Une sorte de bouquet final et de bilan (globalement positif, en forme de solde de tout compte) qui s'agrémente d'un autre grand nom rock indé américain en la personne des Black Keys de Dan Auerbach le 3 juillet, d'Antibalas et d'un hommage à Aretha Franklin le 7 juillet. D'un Requiem de Verdi le 8 juin (direction Daniele Rustioni pour l'ONL). De Disiz (anciennement la Peste) le 17 juin et d'un pilier de la musique des années 80, Simply Red le 23 juin. Et de la venue événement(issime), même si annoncée de longue date, de Michel Polnareff pour un concert très « coucou le revoilou ».

À noter quelques incursions hors-les-murs, comme de tradition, avec André Minvielle (encore un habitué) à la Comédie Odéon les 29 et 30 juin mais aussi le 1er juillet avec une pléiade d'invités ; et du côté du Musée des Confluences avec Akutuk Origins autour des percussions aquatiques, les 24 et 25 juin.

Concert concept et symphonique enfin le 8 juillet autour... d'Albert Dupontel (Dupontel Symphonik) sur des compositions de Christophe Julien, suivi de la projection d'Au revoir là-haut. Titre tout à fait raccord avec cette ultime édition delormienne.

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Adjani, Foresti et Bartabas

Mais c’est avec la danse que débute le festival par la ré-création de Stéréo Deluxe le 31 mai (jusqu’au 4 juin). Né au festival Montpellier Danse en 2022, le travail de Philippe Decouflé sera plus ample ici, avec plus de danseurs sur le plateau.

Comme en musique, des fidèles des Nuits reviennent à commencer par la spécialiste du flamenco Maria Pagès (De Scheherazade les 10 et 11 juillet) et le nouveau venu dans les théâtres gallo-romains depuis l’an dernier, Benjamin Millepied pour Unstill Life (du 13 au 15 juin) avec le pianiste Alexandre Tharaud.

Pour eux ce sera en revanche un baptême du feu : le duo libanais récemment short-listé mais perdant des directions de ce même festival et de la Maison de la danse, Omar Rajeh et la scénographe Mia Habis présentent Beytna où art et nourriture se mêlent.

Grand plaisir en théâtre de retrouver les Comp. Marius qui excellent à rendre intelligible et accessible un texte exigeant. Après Beaumarchais, Pagnol, Dickens, Shakespeare, Prévert, ils plongent dans Musset. Lorenzaccio sera au lycée Saint-Just du 24 juin au 1er juillet.

Isabelle Adjani fera elle sa première incursion aux Nuits avec Le Vertige Marilyn sur les derniers jours de la vie de Monroe, mis en scène par Olivier Steiner et Emmanuel Lagarrigue (19 au 21 juin). Autre actrice dans un genre moins diva mais tout aussi sensible : Ariane Ascaride dans Sorcières d’après Mona Cholet (au Théâtre de la Croix-Rousse du 15 au 17 juin).

Deux spectacles sont donnés au Théâtre de la Renaissance à Oullins dont la première venue de Dan Jemmet au festival, absent depuis bien longtemps par ici – Philippe Faure à la Croix-Rousse le plébiscitait – avec Tachkent (4 au 7 juillet) et le concert théâtral de Jean Boillot, No way Veronica ou nos gars ont la pêche (23 et 24 juin) d’après Armando Llamas qu’il a déjà souvent mis en scène, rien moins qu'une variation sur le mythique The Thing de John Carpenter !

L’ENSATT sera, comme depuis des années maintenant, un camp de base pour le festival qui accueille cinq propositions dont le dernier lauréat du prix Impatience qui fait la loi en matière d’émergence en France, Le Beau Monde. La promo sortante sera cette année encadrée par les Lyonnais de la Cordonnerie (4, 7% de liberté) qui bruitent, doublent, mettent en musique en direct le film qu'ils ont réalisé. Et puis l’immanquable Georges Lavaudant avec qui Dominique Delorme a cheminé au TNP au siècle dernier. Il présente Rapport pour une académie de Kafka en diptyque avec Il n’y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur, grand succès parisien.

En cirque, on verra enfin des si délicats Baro d’Evel que le festival avait invité tôt dans leur histoire (Bestias, 2015). Ils seront aux Célestins avec ce spectacle multi-reporté pour cause de Covid. Retour des Gallois du NoFit State Circus dans le seul chapiteau implanté cette année à Lacroix-Laval (Sabotage, du 22 juin au 8 juillet). Ils avaient été les auteurs d’un hommage à l’histoire du cirque très pétillant, Lexicon en 2019. Et grande joie que les élèves de la plus grande école européenne de cirque, le CNAC de Châlons-en-Champagne (« le Nomale Sup' du cirque » résume justement Dominique Delorme), puissent montrer leurs travaux de fin d’étude. Fut un temps, ça se passait à Avignon avec Jospeh Nadj. Ici c’est la très historique compagnie Rasposo qui s’y colle (les 10 et 11 juin).

Une seule artiste d’humour sera là (de retour encore), mais elle prendra de la place : Florence Foresti se donnera cinq soirs sur la scène du Grand Théâtre avec Boys Boys Boys (du 25 au 30 juin).

Et, enfin, last but not least, l’artiste à qui le festival aura été le plus fidèle : Bartabas sera là pour une seule date, celle du 28 juin à l’Odéon. Sans chevaux car il est question de la lecture de son ouvrage Les Cantiques du corbeau par les comédiens Charles Berling et Anne-Marie Philipe.

 

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