10 ans de culture en 16 anecdotes

Nostalgie / Parce que sans eux il n’aurait pas de raison d’être, le Petit-Bulletin a profité de son anniversaire pour  demander aux acteurs culturels du département de lui raconter leur meilleur souvenir de ces 10 dernières années… Et il doit bien l’avouer, ça lui a un peu fichu la larme à l’œil !

Grégory Aliot - responsable studios / résidence au Fil

"Parmi les nombreux artistes passés dans les studios du fil, j’ai un souvenir particulier du groupe qui a joué sur le dernier album de David Bowie (Bowie's Blackstar Band) qui venait préparer un « Tribute » à l’occasion du Rhino Jazz Festival en octobre 2017.

Le groupe répétait dans nos studios et entre midi et deux, Daniel Yvinek, qui dirigeait ces répétitions, m’a demandé d’en enregistrer une. J’ai câblé vite fait le studio et ils se sont mis à jouer les titres du dernier album, Blackstar. J’ai été tout de suite embarqué et marqué par le fait de retrouver instantanément le grain de chaque instrument présent dans cet album, leur particularité. David Bowie les avait d'ailleurs choisis pour leur son, c’était fou, il manquait juste « le patron » …"

Clément Terrade, directeur du Château du Rozier

"Je pense que d’une certaine manière, nous faisons ce métier pour multiplier les bons souvenirs. Le dernier date de l’un de nos derniers concerts, Johnnie Carwash, le 10 novembre 2021. L’esthétique est définitivement rock, le concert se joue en semaine, veille de jour férié. Nous sommes heureux de retrouver notre public de rockers, eux-mêmes ravis de retrouver l'atmosphère et le son des salles de concerts. La fréquentation n’est pas celle des grands soirs, mais la salle se remplit, la bière coule, l’ambiance est là, avec son petit goût de monde d’avant.

Le public arrive donc, et parmi eux, un couple avec deux enfants, un garçon et une fille de 8 et 10 ans environ. Excitéé par la découverte du lieu qu’elle ne connaissait pas, la petite fille vient fièrement nous déclarer qu’elle assiste ce soir à son premier concert ! Quelle joie. Alors que nous nous questionnons en permanence sur l’avenir de notre activité, sur le renouvellement des publics, et sur le retour des spectateurs dans les lieux de spectacles, voir ces deux enfants dans nos murs un soir de rock’n roll nous a donné subitement une confiance folle en l’avenir.

Une fois la distribution de bouchons d’oreilles faite, nos deux rockers en herbe ont passé une soirée inoubliable, qui s’est terminée dans une longue séance de photos et de dédicaces avec le groupe. A refaire donc !"

Mathieu Hérault - programmateur au Fil

"La silent audio party organisée en septembre 2019 en hors les murs. Un concept novateur à Saint-Etienne et un petit défi, celui de faire jouer côte à côte 3 Dj’s en même temps perchés en haut de la tour de L’Observatoire face à un dancefloor silencieux. Le public à leur pied, était en effet équipé de casque leur permettant de choisir sur quelle musique danser en switchant sur les canaux de diffusion. 10 DJ's locaux se sont relayés et étaient projetés sur grand écran. Un travail mené au sein de notre quartier, une résonance artistique locale, une belle réussite !"

Emmanuelle Fournier, Directrice de l’Animation et de la Culture Saint-Chamond

"Une journée d’avril 2017, pour la 1ère édition des Scènes urbaines à Saint-Chamond. C’est un évènement unique créé par la Ville, sur le thème du Design, qui a duré une journée mais qui restera dans les mémoires pendant des années. Le premier évènement culturel qui s’est tenu sur le site de Novaciéries, jusqu’ici interdit au public avec Ella et Pitr qui ont peint un mur, Dyptik qui a fait jouer des amateurs, le Conservatoire et la MJC qui ont fabriqué une boite à sons, Arte Diem qui donnait des ateliers de céramiques, la présentation de photos du Carnaval : il y avait de l’art partout sur le site et sous toutes ses formes !"

Alain Besset, Chok Théâtre

"Quelle ne fut pas ma surprise ce matin-là de découvrir devant les portes du Chok Théâtre ces deux petites boules de poil miaulant famine. Les deux chatons à peine sevrés se précipitèrent dans le hall, s'agrippant au bas de mon pantalon, continuant à s'égosiller. Bien vite je ramenais croquettes, sardines, lait sans oublier litière. Tous les membres de l'équipe, au fur et à mesure de leur arrivée, adoptèrent immédiatement les deux petits mignons félins qui gambadaient et découvraient ce nouvel espace. Arriva le premier soir de représentation depuis leur venue. Nous convenions de faire prisonniers les deux petits monstres dans les bureaux administratifs pour éviter tout incident. Mais quel étonnement pour les spectateurs et les comédiens quand surgirent sur scène à l'acte deux, les deux jeunes pétillantes guest stars. Le spectacle était bien vivant et lorsque les petits chats sont là, les acteurs se transcendent !"

Ludovic Chazalon, Rhino Jazz(s)

"C’était en 2000, pour le 22ème festival Rhino Jazz(s), nous avions décidé de placer une partie de l’édition sous le signe des musiques New-Orleans. Nous avions alors fait le déplacement au New Jazz Heritage Festival - l’un des plus importants festivals américains.

Le chalenge fut de constituer une programmation de plusieurs groupes issus de la Nouvelle-Orléans ; après 10 jours d’immersion, de rencontres, de discussions… débarquaient 5 mois plus tard plus d’une quarantaine de musiciens de la Nouvelle-Orléans pour des concerts ébouriffants et inoubliables !"

Gilles Granouillet, théâtre du Verso,

(qui présente ses excuses à Perec…)

"Je me souviens, c’était il y a deux ans tout au plus. Je me souviens d’une salle à moitié vide – à moitié vide au Verso, ça veut dire 25 personnes. Je me souviens, nous attendions la venue d’un grand poète, il s’appelle Jean-Pierre Siméon. Je me souviens d’un gaillard jovial qui pousse la porte. Un petit verre de blanc avant de monter sur scène. Après je ne me souviens pas très bien, ou plutôt si mais ça ne se raconte pas, il fallait y être, comme souvent au théâtre. Une heure et demi est passée. Siméon a signé des livres - 25 sans doute ! - parlé un peu encore, repris un verre de blanc et est parti, rentré chez lui. Je me souviens de cette dame qui se tournant vers moi, lâcha : « Qu’est-ce que ça m’a fait du bien ! » Cette dame, je n’ai pas su quoi lui répondre. Fallait-il répondre d’ailleurs ?

Les mots bleus de Siméon, simples et profonds, dans ce petit théâtre devant 25 personnes….

Bientôt 20 ans que nos portes sont ouvertes et c’est de ce soir-là dont je me souviens."

Sylvain Chevreton, le Méliès

"Mercredi 19 mai 2021, 05h30 du matin…
Après plusieurs mois de fermeture forcée, de visioconférences avec les collègues, de rumeurs de réouverture et de dates repoussées, enfin Le Méliès Jean-Jaurès va rouvrir ses portes au public ! Elle était attendue cette date, par les spectateurs, par les distributeurs dont les étagères regorgent de films en attente d’être sortis, par l’équipe du Méliès qui ronge son frein en attendant de pouvoir rallumer les salles, et même par le bâtiment qui s’est refait une beauté et une façade toute de dorures et de lumières. Pour marquer le coup, et profiter un maximum de cette journée, le rendez-vous est fixé dès 06h00 pour un accueil des spectateurs les plus motivés avec un petit déjeuner offert et l’avant-première de Petite Maman, de Céline Sciamma, une de nos cinéastes chouchoutes.
Pour ma part je ne serai pas à la caisse ce matin-là, je ne prends mon service qu’en fin d’après-midi. Mais je ne manquerai pas cette séance un peu symbolique, et je suis aussi curieux de voir combien de gens seront assez courageux pour voir un film de si bon matin. J’arrive donc à vélo avec ma compagne à l’angle de la rue Robert, tranquillou vers 05h30 histoire de faire un petit coucou aux collègues avant l’arrivée des premiers spectateurs. Mais place Jean-Jaurès, dans la lumière du petit jour, tout un attroupement est déjà rassemblé devant le cinéma éclairé, superbe, prêt à ouvrir ses portes. Sur la terrasse extérieure, un café à la main, ou dans la file d’attente qui rapidement s’étend jusqu’à la Papéthèque, on croise les collègues du Méliès, leurs conjoints, des habitués, abonnés, des représentants de la presse locale et nationale, des jeunes, des moins jeunes, des anonymes et des copains. Tout ce petit monde a répondu présent pour partager ce moment, pour témoigner sa solidarité ou son attachement au lieu, par amour du Cinéma, par curiosité ou parce qu’ils ont vu de la lumière… en tous cas tous ont envie de (re)vivre cette expérience collective qu’est la découverte d’un film en salle. Moi ça me touche profondément, et lorsque dans les trois salles (il fallait bien ça pour accueillir tout le monde !) enfin le noir se fait et que les premiers logos du générique s’affichent à l’écran, la salle applaudit et je verse une petite larme émue. Sans aucun doute pour moi, une des séances les plus émouvantes au Méliès et un souvenir qui perdurera longtemps."

Marion Berthet, le Foreztival/Face B

"Salut au Petit Bulletin et à ses lecteurs,

Quand on m’a sollicitée pour raconter les meilleurs souvenirs vécus au sein de notre association FZL, j’ai immédiatement fait tourner le mot à l’équipe et aux 50 organisateurs bénévoles qui portent le Foreztival depuis 2005. Le verdict est sans appel : c’est la cour des miracles. Trop de souvenirs et d'anecdotes croustillantes pour s’aventurer à vous les raconter !

Chacun à sa propre version de l’histoire mais ce qui revient systématiquement, c’est l’amour et l’humour qui s’en dégagent. Alors bien sûr, il y a l’amour de la musique : ces claques artistiques qui vous arrivent dans la gueule, ces lives dont on se souviendra toute sa vie, ces découvertes qui viennent tout bousculer et ces sons qui tournent en boucle...

Mais il y a aussi et surtout l’amour des gens : ces échanges irréels avec les festivaliers (des mots d’amour échangés en coup de vent, des consonnes manquantes, des rencontres malencontreuses avec des festivaliers en plein ébats ou en pause caca lors de l’évacuation du site...), ce plaisir de se retrouver pour notre rendez-vous annuel au Mortier (garer la caravane, retrouver Dimitri et tous les bénévoles qui transforment le montage en véritable colonie de vacances...), ces réunions qui ressemblent plus à une réunion de famille qu’à une réunion de travail (les rencontres avec les nouveaux-nés, les débats sans fin sur le cours de la pomme de terre ou sur la couleur des tee-shirts...), ces choses à régler durant l’orga d’une manifestation qui deviendront avec le temps de belles anecdotes (la disparition du chien d’Ayo en vadrouille sur le camping du festival, le festivalier qui ne regardera plus sa braguette de la même manière, celui qui s’évade des urgences pour revenir sur le Foreztival continuer la fête…), le plaisir d’accueillir des artistes étonnants et bienveillants (Punish Yourself en after sur les parkings, The Shoes en session canyoning sur le Lignon, Orelsan en session foot avec les bénévoles...) et ces moments de fête avec la team après l’orga d’un événement (LA soirée bénévole du dimanche soir, les afters au F2 avec les artistes tout juste sortis de la scène du FIL, la sortie au festival de Bourges où l’on s’est fait virer du bar du festival..)

Bref, impossible pour moi de ne vous raconter qu’un seul souvenir ni de le faire en 7 lignes (désolée), tout ce que je peux vous dire c’est qu’on se fait bien plaisir ! "

Cynthia Faure, La Rue des artistes

"Après avoir sondé nos bénévoles, voici le meilleur souvenir de l'équipe (et plus particulièrement celui de Pascal Ligier, notre co-président) à la Rue des Artistes.

Après une année 2020 sans festival, on attendait l’édition 2021 comme une bouffée d’oxygène. On avait faim de musique. Mouss et Akim étaient arrivés tôt le vendredi matin. Souriants et contents d’être là. Après un passage en loge, ils sont montés sur scène se mettre en place pour la balance. Et enfin, il est arrivé ! Le premier son ‘’live’’, attendu depuis une éternité, a fait résonner le parc Nelson Mandela ! Comment que c’était bon ! On était quelques bénévoles à savourer ce moment sous le soleil. Belle émotion… Les frangins chantaient : « Sers-moi la main camarade, je te dis à bientôt, bientôt, bientôt… ». La Rue des Artistes 2021 était lancée. On était là. On était prêt. Les festivaliers pouvaient arriver."

Petite anecdote de vidéoprojecteur au Théâtre du Parc, par Patrice Melka, le directeur

"Présentation de saison 2018, jeudi 14 juin, Andrézieux-Bouthéon.

Une préparation de soirée minutée, millimétrée, des interventions d’artistes à l’ouverture, des prises de paroles politiques, je déroule ensuite, une présentation spectacle après spectacle ; avec toute une panoplie de vidéos pour illustrer les propos, pour cadencer et appuyer chaque intervention d’artistes.

Une soirée pleine à craquer, jamais autant d’inscriptions, 360 personnes venant découvrir la nouvelle programmation.

H- 40 minutes avant l’ouverture des portes. Ambiance un peu frénétique dès l’arrivée des 1ères personnes.

H- 20 min avant l’ouverture des portes, 300 personnes amassées dans le hall, ambiance électrique. Tout est prêt, comme jamais, on s’apprête à ouvrir.

Un peu trop prêt peut être… Le vidéo-projecteur s’éteint sans explication, ne s’allume plus, ne marche plus !

H- 15 min. Equipe technique en panique. Que fait-on ? portes restées fermées.

H-10 min. Nouvel essai. Toujours rien. La pression à son comble dans le hall. Chaleur d’été étouffante. Ça trépigne, ça transpire. L’équipe RP fait patienter….

H-5 min avant début. Retard de 15 minutes sur l’horaire prévisionnel d’ouverture. Ça balise grave dans l’équipe.

Appel d’urgence à Mag scène (société de location de matériel)

- Salut Greg, on est en rad, ça commence dans 5 minutes, tu peux nous dépanner ?

- Pas de souci, il nous reste un vidéo-proj, Lolo peut venir le récupérer.

H-0 : 20h00 ! ouverture des portes ! Vaille que vaille.

Début de cérémonie en free style. Prises de paroles politiques puis j’entame le dialogue avec le public, comme si de rien n’était.

On gagne du temps.

Au même moment, Lolo fonce à 200 km/h sur autoroute. Feu au cul et shooté à l’adrénaline ; Un aller- retour Andrézieux - St Etienne en 25 minutes top chrono.

Fin des mondanités en salle, grand temps d’aborder la présentation du 1er spectacle. Autant dire un saut dans le vide.

Miracle de l’instant suspendu. Apparition du faisceau lumineux à ce même moment, in extrémis.

Installation du nouveau vidéo-proj en fond de salle, en toute discrétion. Ça recolle !

Le public n’y a vu que du feu.

Ouf général de soulagement dans l’équipe.

Le spectacle n’a jamais été aussi vivant qu’à cette heure-là.

PS : notre vidéo-projecteur a bien voulu se rallumer 2 heures après la fin, sans autre explication... "

David Rivaton, WAB

"Dur de ne choisir qu'un souvenir, surtout que je viens de vivre au Fil une soirée absolument magique:

Ce samedi 20 novembre 2021, après cette longue période de galère qui a débuté en mars 2020, je revoyais enfin pleine la grande salle du Fil, avec un public débordant de chaleur, d'émotion et d'affection. Mes La Belle Vie ouvrent la soirée, se présentant pour la 1ère fois dans leur nouvelle formule, avec leurs nouvelles chansons. Le stress monte jusqu'à leur arrivée sur scène...où ils nous offrent un set génial, généreux, hyper prometteur ! Le public semble conquis. C'est sûr, 2022 sera pour eux. La pression redescend.
Pour remonter quelques minutes après, différemment. Terrenoire est la tête d'affiche. Les Terrenoire que j'ai eu la chance d'accompagner il y a quelques années et qui sont devenus si grands. Ils ont même été immenses cette fois-ci. Exceptionnellement ils ont joué 1h30, nous faisant passer par toutes les émotions, à la perfection. J'en suis sorti lessivé.
Beaucoup de proches qui me sont chers étaient là, beaucoup d'artistes avec qui je travaille aussi, certains sont venus de Paris exprès pour cette soirée. Une soirée fabuleuse, vraiment très belle, rare. De celles qui nous font comprendre à nouveau pourquoi nos métiers nous passionnent tant.
Tout était réuni pour que chaque instant me touche. Même l'ASSE est venue soutenir les artistes 10 minutes avant leur entrée sur scène ! Ensemble, les gens ont chanté, dansé, pleuré un peu aussi. On était tous à la maison, en communion, et toute cette famille stéphanoise, le millier que nous étions ce soir-là, s'aimait fort. "

Marion Simonet, La Passerelle de Saint-Just-Saint-Rambert

"Space Invaders ou rien.

Accueillir un spectacle avec des comédiennes venues du Chili durant cette pandémie relevait d’un pari fou, d’un besoin essentiel de soutenir la création à travers le monde.

J-4 : les comédiennes partent du Chili après moult autorisations et un test de dépistage. Elles sont toutes vaccinées mais les vaccins chiliens ne sont pas homologués en Europe… Nous croisons les doigts pour qu’à leur arrivée, les tests de dépistage soient tous négatifs sinon le spectacle ne pourra avoir lieu.

J-3 : arrivée de la compagnie à Saint Just Saint Rambert depuis Santiago. Tests. Ouf, tout le monde est négatif mais … le décor est dans un autre avion.

J-2 : le décor tarde à arriver, il s’est perdu dans les transits. Les comédiennes répètent avec toutes leurs énergies.

J-1 : Toujours pas de décors… La décision est prise d’aller à l’aéroport chercher ce décor tant attendu. Fin de journée, décor retrouvé, retour express à La Passerelle.

Jour J matin : installation du décor, tout semble ok. Mais les branchements électriques, qui constituent l’ensemble du décor, ne fonctionnent pas en France.

Jour J après-midi : la tension est palpable. Un électricien arrive en urgence et raccorde le tout.

Jour J / H-2 : derniers calages, tout le monde est sur le front.

Jour J /H- 1 : tout est en place. Les équipes ont tout données.

20h30 : début du spectacle, la salle est pleine. Nous retenons notre respiration. Tout marche. Les comédiennes excellent, le Chili est à l’honneur, le spectacle vivant"

Julien Haro, Le Disorder

"Lors de notre premier mois d'exercice au Disorder, nous avons eu la chance de recevoir un grand artiste de Blues américain, à la réputation assez sulfureuse en ce qui concerne son appétit pour l'alcool.

Une fois le chanteur arrivé au club et le matos déchargé, nous lui proposons naturellement un verre pour pouvoir lui permettre de se reposer cinq minutes avant les balances. Le gaillard nous demande uniquement un verre d'eau gazeuse et sort, fier et gêné à la fois, son téléphone de sa poche pour nous dévoiler l'application qui décomptait ces jours de sobriété. Une fois son (excellent) concert terminé, il part directement se terrer dans les loges. Je décide d'aller le voir pour le remercier de la prestation et voir s'il avait besoin de quelque chose. Et là, je le retrouve adossé contre un mur, pleurant à chaudes larmes. Il me tombe dans les bras, me serre fort et me dit d'une voix chevrotante: "Tu sais, après 20 ans de carrière, je viens de réaliser aujourd'hui que ma musique était meilleure lorsque je suis sobre et c'est en partie grâce à vous !". C'était un vrai et pur moment d'humanité et de partage, avec un artiste dont je suis la carrière depuis de longues années et dont je suis vraiment fan. Le genre de souvenir que l'on n'oublie jamais, je crois."

Simon Javelle C Kel’ Prod

"En 2014 nous avons enchainé une clôture du Festival Paroles et Musiques, avec Têtes Raides et un concert de Franck Michael au Zénith de St Etienne… le grand écart ! Après avoir fermé le Palais des spectacles qui grouillait de bruits étranges et fantomatiques, Marie et moi sommes restés avec Gio, notre régisseur. Nous avons tenté de nous reposer dans les loges des artistes ou sur l’herbe du parking du Zénith, accompagnés de quelques fourmis ! La fatigue aidant, les fous rires se sont enchainés au vu des situations cocasses… Et nous avons finalement accueilli l’équipe de tournée de Frank Michael, en pyjama ! C’est encore une histoire que nous aimons nous rappeler, et qui nous a soudé tous les 3."

Raphaël Pigeat, développeur et webdesigner à la Cité du design

"Depuis des années, un sujet me préoccupait : le fameux modèle informatique World 3, qui dès 1972, dans le célèbre rapport Meadows du Club de Rome, prophétisait l’instabilité et le possible effondrement de nos sociétés modernes. Lors de la 11ème édition de la Biennale Internationale Design Saint-Etienne, Serge Fenet a fait une conférence intitulée Cartographier les risques sur ce thème. Enfin ! Ce 11 avril 2019, ce qui m’habitait de longue date était interrogé par le design. Malgré l’aspect parfois terriblement anxiogène du propos, j’étais à la fois réjoui et… fier que ma Cité soit le lieu d’une telle présentation."

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