Igor : « Chez Dromesko, personne n'est dressé ! »

Le Jour du Grand Jour

MC2

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Spectacle / Depuis 1990, le Théâtre Dromesko, fondé par le couple charismatique Igor et Lily, propose des spectacles atypiques entre cirque, théâtre, danse et musique, comme on avait par exemple pu s’en rendre compte il y a dix ans avec le fabuleux "Arrêtez le monde, je voudrais descendre". Bonne nouvelle : voilà le duo, leurs interprètes et leurs animaux de retour avec leur baraque-théâtre posée sur le parvis de la MC2 pendant deux semaines pour donner leurs deux dernières créations : "Le Jour du grand jour" et "Le Dur désir de durer". Ça méritait bien une interview du fameux Igor Dromesko.

Diriez-vous que vous venez du monde du cirque ?

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Igor Dromesko : Pas tout à fait du cirque… Moi, je suis allé quatre fois dans ma vie au cirque quand j’étais petit, emmené par mes parents ! Mais on peut dire que dans les années 1980, avec Bartabas et mon frère Branlo, on a un peu donné naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui le nouveau cirque, pas tant avec Zingaro [compagnie renommée de théâtre équestre aujourd’hui pilotée par Bartabas – NDLR] qu’avec le Cirque acrobatique et burlesque du Baron Aligre…

En 1990, vous rompez pourtant avec Bartabas pour créer, avec votre femme Lily, la compagnie Dromesko et votre premier (et mythique) spectacle La Volière Dromesko. Quelle était votre idée à l’époque ?

On n’a jamais d’idée, on est plus sur des envies ! Pas parce qu’on est bêtes et qu’on vit en caravane, mais parce qu’on fonctionne à l’instinct et au ressenti… La Volière, c’est parti quand Lily était enceinte de notre deuxième fille : à chaque fois qu’elle sortait, au lieu de s’offrir des tartes aux fraises et autres fixettes de femme enceinte, elle achetait des oiseaux. On s’est retrouvés avec une centaine d’oiseaux, il fallait faire plein de volières pour les recevoir ! De là est parti le spectacle avec environ 200 oiseaux…

Depuis, il y a toujours des animaux sur scène avec vous, mais pas de façon spectaculaire comme dans les cirques traditionnels…

C’est ça. De toute façon, chez Dromesko, personne n’est dressé, que ce soit les danseurs, les musiciens, les comédiens ou les animaux ! On se connaît bien les animaux et nous, on fait tout ensemble : c’est une question de complicité. Sur scène, ils sont eux-mêmes, comme nous.

C’est un peu une particularité du Théâtre Dromesko, cette espèce de porosité entre la fiction et le réel. D'ailleurs, on met tous les gens qu’on aime sur scène ! Nos filles y sont depuis leur enfance, et elles sont toujours avec nous – l’une est sur scène, l’autre fait la lumière.

D’où le fait qu’à chacun de vos spectacles, on a comme l’impression de rentrer dans votre monde, impression renforcée par le lieu dans lequel le public est reçu…

Les baraques qu’on monte sont à la fois l’enveloppe, notre petit théâtre forain, et le décor. C’est un ensemble. D’ailleurs, j’aime autant faire le montage de la baraque que jouer le spectacle, j’ai autant de plaisir à mettre la table qu’à partager un repas avec les gens qui viennent…

Donc oui, quand les gens rentrent dedans, ils rentrent vraiment chez nous, ils le sentent. Et c’est pour ça qu’à chaque fois, on a toujours fait nous-mêmes nos structures, comme la volière à l’époque ou la baraque de maintenant. On est comme des escargots, on voyage avec notre maison quand on tourne.

Comment naissent vos spectacles ?

On ne part jamais d’une vaste idée. Quelque fois, ça part d’un petit truc : un clou, un tabouret… Et plein de choses s’agglomèrent autour. La vie est comme un poème qu’on ne peut pas disséquer, n’essayons pas d’être plus intelligents qu’elle !

Et les deux que vous jouerez à Grenoble ?

Avant de faire Le Jour du grand jour, le premier volet de la sorte de diptyque qu’on proposera à Grenoble, on avait plusieurs pistes, avec des gens comme Matthias Langhoff ou Jacques Bonnafé, mais rien n’en est sorti. Puis l’une de nos filles s’est mariée. On a alors tout simplement décidé de partir sur les cérémonies ; les mariages, enterrements et autres étant des moments pour lesquels on est obligé de se maquiller, de se costumer, d’avoir des musiques… Comme au théâtre finalement, où l’on met des choses très intimes sur le plateau pour les donner aux autres. L’aventure a alors été lancée. Et comme le mariage de notre fille s’était bien passé, c’était comme si on avait déjà répété quelque chose !

Quant au Dur désir de durer, c’est plus une sorte de continuité du Jour du grand jour – d’où le mot diptyque. Ça part du même endroit, dans le même espace en bi-frontal, mais ça va ailleurs. C’est comme un morceau de vie qu’on aperçoit mais on ne sait jamais où est le début et la fin, où est la mort… C’est très vaste… Comme notre monde en fait !

Le Jour du grand jour
À la MC2 du mardi 2 au samedi 6 avril

Le Dur désir de durer
À la MC2 du mardi 9 au samedi 13 avril

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