Lionel Martin, un souffle continu
Jazz le Mercredi 27 novembre 2019 | par Sébastien Broquet
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Chaque semaine, en un coup d'oeil, tous les programmes. un outil pratique et complet pour constituer sa semaine de sorties à Lyon
Quiconque a un jour évoqué la personne de Lionel Martin aura souligné à quel point l'animal est singulier. Dans ses recherches musicales comme dans ses manières de les restituer et d'occuper le terrain, à commencer par la rue. Car c'est précisément, dans la rue, son jardin de grand enfant préféré que Lionel Martin est allé enregistrer son dernier projet. Un EP sobrement baptisé Solo(s).
Après, entre deux embardées éthio-machinchose avec Ukandanz, un duo avec le pianiste bulgare Mario Stantchev à la remorque de la musique de Louis Moreau Gottschalk et un détour du côté de chez Count Basie et son Afrique, en compagnie de Sangoma Everett (un bon jazzeux est d'abord un jazzeux qui sait s'entourer), Martin est donc descendu en bas de chez lui — on exagère à peine — pour se livrer à une expérimentation brute. Comme si à travers son instrument, le saxophoniste faisait passer ses tripes pour les poser sur une table en forme de trottoir.
Jazz le Mercredi 27 novembre 2019 | par Sébastien Broquet
Bon, en réalité, Martin est allé ici et là, sous une éolienne, dans un grenier, a visité la Beauce ou la Loire, arpenté le métro avec ce que cela peut produire d'accidents bienvenus — on apprend ainsi via une annonce métropolitaine que le morceau Fiction fut enregistré pendant un mouvement de grève. Au vrai, l'instrument précité est surtout une antenne par laquelle transitent les vibrations du monde alentour et que Martin restitue en un grondement quasi métaphysique, un genre de chant de la terre. En cela, Solo(s), si sublimement capté par Bertrand Larrieu, qu'il eut pu s'intituler Duo(s), est une sorte de fascinant tour de transe post-jazz au cœur d'une dimension parallèle et psychédélique et à vrai dire un peu en ruine.
On ne s'étonnera donc guère que la pochette de ce vinyle 5 titres fût signée Robert Combas, l'artiste au monde chatoyant derrière l'esthétique du Rhino Jazz qui a fait de Martin son rhino à corne sonore en zoomant sur l'affiche de la dernière édition du festival auquel les deux ont partagé un genre d'atelier au long cours. Singulier animal que ce Martin-là qui sans ménager sa monture, c'est-à-dire lui-même, vous fera voyager loin, très loin. Après un bon quart de l'année sans sortir on composte son billet les yeux fermés.
Lionel Martin & Bertrand Larrieu, Solo(s) (Cristal Records / Ouch Records)
Quiconque a un jour évoqué la personne de Lionel Martin aura souligné à quel point l'animal est singulier. Dans ses recherches musicales comme dans ses manières de les restituer et d'occuper le terrain, à commencer par la rue. Car c'est précisément, dans la rue, son jardin de grand enfant préféré que Lionel Martin est allé enregistrer son dernier projet. Un EP sobrement baptisé Solo(s).
Après, entre deux embardées éthio-machinchose avec Ukandanz, un duo avec le pianiste bulgare Mario Stantchev à la remorque de la musique de Louis Moreau Gottschalk et un détour du côté de chez Count Basie et son Afrique, en compagnie de Sangoma Everett (un bon jazzeux est d'abord un jazzeux qui sait s'entourer), Martin est donc descendu en bas de chez lui — on exagère à peine — pour se livrer à une expérimentation brute. Comme si à travers son instrument, le saxophoniste faisait passer ses tripes pour les poser sur une table en forme de trottoir.
Jazz le Mercredi 27 novembre 2019 | par Sébastien Broquet
Bon, en réalité, Martin est allé ici et là, sous une éolienne, dans un grenier, a visité la Beauce ou la Loire, arpenté le métro avec ce que cela peut produire d'accidents bienvenus — on apprend ainsi via une annonce métropolitaine que le morceau Fiction fut enregistré pendant un mouvement de grève. Au vrai, l'instrument précité est surtout une antenne par laquelle transitent les vibrations du monde alentour et que Martin restitue en un grondement quasi métaphysique, un genre de chant de la terre. En cela, Solo(s), si sublimement capté par Bertrand Larrieu, qu'il eut pu s'intituler Duo(s), est une sorte de fascinant tour de transe post-jazz au cœur d'une dimension parallèle et psychédélique et à vrai dire un peu en ruine.
On ne s'étonnera donc guère que la pochette de ce vinyle 5 titres fût signée Robert Combas, l'artiste au monde chatoyant derrière l'esthétique du Rhino Jazz qui a fait de Martin son rhino à corne sonore en zoomant sur l'affiche de la dernière édition du festival auquel les deux ont partagé un genre d'atelier au long cours. Singulier animal que ce Martin-là qui sans ménager sa monture, c'est-à-dire lui-même, vous fera voyager loin, très loin. Après un bon quart de l'année sans sortir on composte son billet les yeux fermés.
Lionel Martin & Bertrand Larrieu, Solo(s) (Cristal Records / Ouch Records)
Crédit Photo : © Bertrand Gaudillère
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