Empreinte par la poésie, le sacré et la mémoire, l'oeuvre de Lilian Euzéby s'inspire de la rêverie que suscite l'eau sous toutes ses formes. Calme ou agitée, elle est au coeur de ses paysages, où la nature est le jouet de forces tantôt manipulatrices, tantôt sereines.
Notre avis : Les 25 oeuvres prenant place sur les murs des trois salles de la galerie produisent un effet immédiat de stase métaphasique, à savoir de suspension du temps et de respiration immaculée. Mais loin d'être des objets inertes, ces toiles et ces papiers laissent apercevoir leur secret clandestin, sans pourtant révéler entièrement l'énigme de leur vérité. L'érudition esthétique de Lilian Euzéby s'incarne dans la conjonction entre figuratif et abstrait, à la lisière d'un visible toujours sur le point d'esquiver tout regard souhaitant le fixer. Les cieux et les mers se touchent, définissant ainsi l'hypothétique ligne d'horizon, mais leur désir semble viser à confondre l'oeil dans son errance ; une errance qui fait halte dans l'instant de la rencontre surprenante avec les mots, enchâssés entre les lignes, posés sur les embruns raffinés.