Art contemporain et numérique : autres événements à venir

LĂ  oĂą le ciel tremble

Inscrite dans la continuité d’un partenariat engagé entre Kommet et le Centre Wallonie-Bruxelles-Paris, cette exposition réunit pour la première fois les travaux des artistes Louise Charlier et Joséphine Topolanski, qui ont puisé dans des témoignages, des archives et des iconographies liés à des phénomènes inexpliqués tels que les OVNIs pour les exprimer à travers la sculpture, le textile et le son.

Notre avis : Là où le ciel tremble déploie une exploration des récits ufologiques à travers une approche visuelle qui mêle art, anthropologie et fiction. Les artistes juxtaposent des images historiques et contemporaines, notamment celles des OVNIs, des phénomènes célestes, littéraires ou populaires afin d'investir la salle d'exposition avec des vêtements liturgiques ou des objets évoquant l'exploration céleste. Par cette juxtaposition, les oeuvres de Louise Charlier et Joséphine Topolanski ouvrent un champ d'étude sur la manière dont l'imaginaire collectif se nourrit de récits extraterrestres.

Ute MĂĽller

Pour sa première exposition en France et la publication d'un nouveau livre, l'artiste autrichienne Ute Müller est invitée par la Salle de bains afin de faire découvrir son travail mêlant peinture, sculpture et installation.

Notre avis : À travers une série de peintures discrètes, Ute Müller interroge le geste même du regard, questionnant non seulement ce que l'on perçoit, mais aussi ce que l'on choisit d'ignorer. Son travail, qui floute les frontières entre supports, engage un processus de transformation continue des formes, où chaque oeuvre devient une mise en scène de l'éphémère. Les glissements de la surface réfléchissante soulignent l'invisible qui émerge dans le visible, et l'exposition redéfinit les limites du regard.

Échos du passé, promesses du futur

Inauguration le 6 mars de 18h30 à 1h. À travers une pluralité d’oeuvres (peinture, vidéo, tapisserie, installation, réalité virtuelle, sculpture et autres), le Musée d'art contemporain de Lyon invite quinze artistes à réconcilier nature et technologie pour repenser notre rapport au vivant.

Notre avis : Après la biennale, le Musée d'art contemporain proposera deux expositions thématiques collectives, largement ancrées dans des problématiques contemporaines. Échos du passé, promesses du futur invite une quinzaine d'artistes à réconcilier nature et technologie et à repenser notre rapport au vivant.

Univers programmés

Inauguration le 6 mars de 18h30 à 1h. Il y a trente ans, la troisième Biennale d'art contemporain était intitulée installation, cinéma, vidéo, informatique. Aujourd'hui, le Musée d'art contemporain reprend ce thème et le complète avec des jeux vidéo, des photographies, des œuvres conceptuelles ou encore des tapisseries d'une trentaine d'artistes.

Notre avis : AllĂ©chante exposition autour d'enjeux très actuels, Univers programmĂ©s interroge l'Ă©volution des pratiques artistiques Ă  l'aune du dĂ©veloppement de l'informatique, des rĂ©seaux internet, de l'intelligence artificielle, de la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e, des NFT... On y retrouvera une trentaine d'artistes d'Ă©poques diverses et aux propositions fort diffĂ©rentes, dont Laurent Mulot, Mathieu Briand, Marina Abramović & Ulay, Nam June Paik et Wolf Vostell.

Territoires tissés

Comme une microarchitecture sensible, le tapis couvre autant qu'il dévoile, et absorbe le silence autant qu’il parle et évoque des histoires. Dans cette exposition, la fondation Bullukian explore les expressions contemporaines d’artistes arméniens ou liés à l’Arménie qui investissent le geste du tissage et sa nature sociale de tisser à plusieurs mains.

Marinette Cueco

À travers ses œuvres, Marinette Cueco constitue un herbier abstrait en jouant avec les formes, les textures et les matériaux. Ainsi, le tissage, le filage, le tricot, le crochet et la couture se marient avec le fauchage, la cueillette, la taille et l'égrenage pour créer une esthétique muette et poétique.

Notre avis : L'exposition regroupe onze oeuvres et une installation réalisées par Marinette Cueco à partir d'éléments végétaux collectés puis agencés selon des procédures répétitives et précises. À rebours des pratiques du land art, ces pièces ne s'inscrivent pas dans un rapport monumental et direct au paysage, mais sont pensées pour une relation non invasive avec la nature, permettant la création d'une intimité avec l'oeuvre. Dans cette série, l'artiste, ramassant, triant, découpant et ordonnant la matière végétale, semble avoir voulu évoquer certaines pratiques conceptuelles des années 1960.

Dernier Avertissement / Les échos du silence

Les artistes taïwanais Chang Yung-Ta et LI Yi-Fan viennent présenter leur créations pour la première fois en Europe, avec d'un côté Dernier Avertissement, réunissant les dernières installations vidéo de LI Yi-Fan, et de l'autre Les échos du silence, mettant à l'honneur les variations qui, façonnent notre environnement malgré leur subtilité.

School Gallery et Jeremy Jaspers

Format inédit à la Galerie Manifesta pour sa troisième collaboration avec la School Gallery, une exposition collective où les œuvres d'Olivier Gruber, Onno Theelen, La Fratrie, Konrad, Safia Hijos et Sabine Pigalle côtoieront celles de Jeremy Jaspers, entre dessin au stylo à bille, sculptures en céramique, herbiers hyperréalistes et portraits fusionnels.

Notre avis : Dans un accrochage qui assume l'hétérogénéité, Curiosités juxtapose et laisse surgir d'étonnantes résonances, rejouant le motif du cabinet d'objets rares. Si, au rez-de-chaussée, Jeremy Jaspers livre une peinture frontale, directe, mais profondément sensible et poétique, à l'étage, Olivier Castaing puise dans la collection de la School gallery, permettant le déploiement d'un kaléidoscope. Entre les céramiques d'Onno Theelen, les photomontages de Sabine Pigalle, les sculptures de La Fratrie et les ornements phytomorphes de Safia Hijos, le salon principal se mue en catalyseur d'énergies.

Dream Paper 4

Pour la quatrième année consécutive, la Galerie Masurel réunit une sélection d’artistes autour d'un même format : le papier. Cette fois-ci, les artistes Flora Castiglia, Jeffrey Cheung, Sune Christiansen, Idir Davaine, Gabrielle Graessle, Rhys Lee, Gwendal Le Bec, Jérémy Liron, Maite y Manuel, Bruno Ollé, Julian Pace, Ricardo Passaporte, Luis Pérez Calvo et Motonori Uwasu feront dialoguer leurs univers traversés par la mémoire et la culture populaire.

Xolo Cuintle

Vernissage le 7 juin de 15h à 20h. Formé en 2020, le duo Xolo Cuintle exploite le béton pour créer des scènes pétrifiées. Cette nouvelle exposition, résultat d'une résidence au CAP de Saint-Fons, s'inspire de la Vallée de la Chimie et invite le public dans un nouveau paysage, à la fois vécu et imaginé, où les rapports d’échelle sont faussés et où le végétal se confond avec le béton.

Notre avis : Plutôt que de contourner l'opacité, les artistes en font le coeur de leur méthode : une sublimation de la cécité nourrie par l'imagination. Le regard, empêché, frustré, devient ainsi un moteur. Pour cette exposition, Xolo Cuintle, duo formé par Romy Texier et Valentin Vie Binet, a arpenté un paysage fragmenté – la Vallée de la Chimie – en retenant des signes discrets, parfois illisibles, qu'il a su transformer en objets autonomes, entre mémoire enfouie et projection spéculative. Ces formes inclassables, faites de béton, de céramique, de métal, convoquent un imaginaire où l'humanité est absente.

Pierrette Bloch

Première rétrospective en France de l'œuvre de Pierrette Bloch, afin de découvrir son cheminement créatif en retraçant près de 70 ans de pratique, avec deux cents œuvres divisées en sept parties différentes pour comprendre les liens qu’elle a tissés avec son époque et ses contemporains.

Notre avis : L'exposition déroule le fil tendu d'une oeuvre qui, sept décennies durant, n'a cessé d'interroger ses propres limites. Pas de progression linéaire ici, mais une suite d'écarts lucides. Le parcours, réparti en sept séquences, fait apparaître la cohérence d'un geste s'incarnant dans de nombreuses textures et techniques : encres, collages, mailles de crin, bandes de papier et suspensions composent une grammaire où le noir tient lieu de voix. Bloch y explore les tensions entre répétition et variation, poids et légèreté. À chaque étape, l'oeuvre creuse une question : que peut un matériau pauvre ?