Le grand angle d'Hors-écran

Mercredi 10 octobre 2007

Deuxième édition pour le festival Hors-Écran, qui revendique sa ligne généraliste, son ouverture géographique et son attitude cinéphile (et plus si affinités).CC

Après une première édition en forme de galop d'essai (1 500 spectateurs et 55% de taux de remplissage des salles), Hors-écran remet le couvert une deuxième fois en 2008. Loin des manifestations thématiques nombreuses qui fleurissent dans le calendrier cinématographique lyonnais, le festival tient plus que jamais à papillonner partout : dans les genres (du documentaire à la fiction, grande ou petite forme), dans les lieux (du Pathé aux cinémas de la périphérie lyonnaise en passant par le CNP) et dans les pays (Maroc, Liban, Suisse, Espagne, Hongrie, Finlande, Japon, Malaisie, mais aussi les incontournables États-Unis). L'an dernier, une rapide visite avait toutefois montré une certaine pagaille dans l'organisation. Luc Martinon, directeur artistique d'Hors-Écran, montre qu'il est conscient de cette lacune-là : «C'était la fin du festival, on était un peu crevés. Autant on avait bien préparé l'organisation ainsi que l'accueil des équipes, autant le festival nous a appris à être réactif, ce qui est difficile avec une équipe restreinte. Mais on assume le côté «bénévole», et on est là pour progresser». Généreusement généralisteNé d'une association (Lug'Cinéma) de passionnés, enrichi pendant la manifestation par de nombreux étudiants, Hors-Écran est le genre de festival qui fonctionne au coup de cœur, pragmatique plutôt que dogmatique. D'où les orientations de cette deuxième édition : moins de films attendus ou porteurs, plus de découvertes et de films d'auteurs. À l'image d'une soirée d'ouverture proposant deux films pour le prix d'un : le Grand prix cannois, La Forêt de Mogari, sur lequel on réserve notre jugement pour sa sortie nationale, et un OVNI finlandais, Man's job, où le travail est audacieusement comparé à une forme de prostitution. Le reste de la sélection est à l'avenant : d'un côté, des films déjà réputés (le dernier Bela Tarr, L'Homme de Londres, lui aussi revenu de Cannes, ou Comme des voleurs, nouveau film du suisse Lionel Baier, remarqué avec Garçon stupide, et co-écrit avec Marina De Van) ; de l'autre, de la découverte pure et dure, dont un premier long-métrage de Bryan Gunnar Cole avec Elijah Wood (Day Zero) où un documentaire qu'on annonce très fort, The Cats of Mirikitani, où comment la vie d'un SDF né à Hiroshima et immigré à New York devient, dans la période trouble de l'après 11 septembre, une interrogation vivante sur l'identité américaine. Le festival ne s'arrête pas à ce panorama déjà large de la production cinématographique : il y inclut même de la musique, grâce au duo pop clermontois Cocoon, qui se produira au Ninkasi le 4 octobre, quelques jours après la sortie de son premier album.Hors-ÉcranDu 1er au 14 octobrewww.hors-ecran.com