88 minutes
de Jon Avnet (ÉU, 1h50) avec Al Pacino, Alicia Witt...
Après avoir réalisé le risible Red Corner avec Richard Gere, Jon Avnet s'en est allé mettre en scène une poignée d'épisodes de Boomtown. On pensait, naïvement, qu'il en retirerait des leçons d'efficacité, de rythme, toutes ces choses qui rendent une fiction galvanisante. D'autant que le principe du temps réel (ici, un profiler se fait piéger par un tueur qui égrène le temps qui lui reste à vivre) exige un "minimum" de cadence. Et bien pas du tout : peu aidé par un Al Pacino amorphe, qui ne rend JAMAIS crédible le postulat de départ (on pourrait penser qu'un personnage à qui il reste moins d'une heure et demie à vivre serait un tantinet paniqué, détrompez-vous : il passe son temps à tchatcher avec ses collaborateurs en les soupçonnant vaguement), Jon Avnet réussit l'exploit de livrer un film d'une extrême lenteur, sur fond de hip-hop et d'instrus ambiantes énervantes au possible. Le "climax" du film est à ce titre un modèle d'anti-spectaculaire - il faut voir le grand Al, flanqué d'une inexpressivité qu'on ne lui connaissait pas, faire du jogging à petites foulées et gravir des marches une à une pour débusquer le tueur... La scène est hilarante, mais ne rattrape pas le reste du film, dont le pitch possède au moins une vertu : le décompte régulièrement opéré par le tueur vous indique combien de temps il vous reste avant la fin de cette purge. FC