Nocturnes

Mercredi 2 mai 2007

d'Henry Colomer (Fr, 1h15) avec Sarah Grappin, Miguel Garcia Borda...

L'anachronisme de Nocturnes est si manifeste qu'on ne sait vraiment pas si cela constitue un atout ou un défaut. D'un côté, le film brille par une réalisation maniaque : un noir et blanc profond venant appuyer des cadres rigoureux, des interludes constitués d'images d'archives venant inscrire un récit assez ordinaire dans une perspective historique (du lancement du premier spoutnik à la guerre d'Algérie)... En revanche, ni la direction d'acteurs, ni l'écriture ne sont vraiment convaincants, abusant de symbolisme pour parler de l'enfance confrontée à la découverte de la cruauté du monde. Surtout, l'ensemble paraît très scolaire, comme si Colomer n'arrivait pas à choisir un style et les empilait les uns sur les autres. À l'instar des récents Fragments d'Antonin, on constate un décalage constant entre une vraie maîtrise formelle et un certain manque de point de vue, travers souvent repéré dans les courts-métrages et qui, bizarrement, commence à envahir le format long.CC