Hyper Tension
De Mark Neveldine et Brian Taylor (EU, 1h23) avec Jason Statham, Amy Smart...

Photo : TFM Distribution
On croyait tenir avec l'énorme Bad Boys 2 l'étalon du blockbuster US décérébré, le paradigme indétrônable de la beauferie US la plus vulgaire qui soit, grossièrement maquillée en vidéoclip géant. Fans de nanars extrêmes, réjouissez-vous, le pamphlet de Michael Bay vient de trouver son glorieux successeur, un film arborant sa connerie en étendard, avec une fierté presque inquiétante. Le pitch ? Laissons donc parler l'un de ses deux auteurs / poètes : «Nous voulions faire un film comme Speed, sauf qu'à la place du bus, il s'agit d'un type. S'il ralentit, il explose». Yi-ah. Le type, c'est Chev Chelios, tueur à gages à qui l'on inocule un virus qui fera exploser son cœur si celui-ci descend en dessous d'un taux de BPM élevé. Pour ce faire, notre Chev, hyper réactif, boit des redbulls à la chaîne, mange de la cocaïne à même le sol, frappe tout le monde, conduit n'importe comment, honore sa peu prude fiancée en public, hurle, court partout... Le tout bien évidemment filmé à cent à l'heure, avec au moins un effet putassier par plan (split-screens non-sensiques, images numériques d'une belle laideur, distorsions de focale à tout va...). Porté par un Jason Statham génialement mauvais, Hyper Tension enchaîne les scènes hystériques en conchiant allègrement sa narration : le seul moteur du récit est le triple principe du toujours plus fort, toujours plus vite, toujours plus con. Pour peu que la VF se charge d'amplifier ce carnage, on obtiendra un authentique et flamboyant nanar, qui n'aura nul besoin d'attendre d'être recouvert de poussière sur les étals des vidéoclubs pour devenir culte. FC