Il a suffi que maman s'en aille

Mercredi 21 février 2007

de René Féret (Fr, 1h37) avec Jean-François Stévenin, Maie Féret...

La frustration éprouvée à la vision du dernier film de René Féret est évidente. Pas que l'affaire soit ratée, au contraire, elle ne manque ni de finesse dans la description de la relation d'un père et de sa fille à l'androgynie troublante quoique tout de suite dédramatisée, ni de conviction dans la manière dont ce père bourru, fragile et profondément touchant se dévoile à l'écran. Un peu à l'image de Bernadette Lafont dans Les Petites Vacances, Jean-François Stévenin empoigne le personnage avec une puissance et une justesse impressionnantes. Mais plus le film avance, plus on rêve de ce que Stévenin en aurait fait s'il avait été derrière la caméra ! En lieu et place du classicisme monotone de la mise en scène de Féret, il aurait fait souffler cette folie, cet humour bizarre et ce goût pour les situations borderline qui ont fait de ses propres films des jalons importants du cinéma français contemporain, et qui manquent vraiment ici. Frustrant donc, mais si on arrive à oublier cela, Il a suffi que maman s'en aille n'est vraiment pas dénué de qualités.CC