Nouvelle chance
d'Anne Fontaine (Fr, 1h30) avec Danielle Darrieux, Arielle Dombasle, Jean-Chrétien Sibertin-Blanc...
Quand elle ne tourne pas des drames bourgeois sulfureux (rires), Anne Fontaine s'accorde des interludes comiques avec un personnage récurrent, Augustin Dos Santos. Nouvelle chance est le troisième volet de ses aventures (après Augustin et Augustin roi du kung-fu) et l'affaire tombe assez vite des yeux. Autant les films sérieux de la réalisatrice sont chiadés jusqu'à l'asphyxie, autant celui-ci est d'une désinvolture formelle scandaleuse : les cadres paraissent improvisés à la va-vite, les zooms sont incompréhensibles, la lumière donne lieu à des surexpositions énormes... Caroline Champetier, chef op' créditée comme directrice artistique (rires) est grandement responsable de ce désastre-là mais, dans le fond, elle ne fait que suivre les idées poussives d'Anne Fontaine, qui n'a qu'une envie : filmer Danielle Darrieux comme l'émanation nostalgique d'une époque révolue. Maigre désir, qui autorise tous les remplissages, notamment de douteuses considérations sur la néo-bourgeoisie de gauche (apparition de Jack Lang comprise), plus complaisantes que vachardes. La diva Dombasle, incarnation de cette gauche de droite, n'en sort guère ébréchée ; au contraire, ses minauderies et ses poses sont loin d'une quelconque autodérision. Quant à l'essentiel, la comédie, elle est d'une lourdeur et d'une inefficacité admirables.CC