Fragile

par
Vendredi 8 décembre 2006

Jaume BalagueroStudio Canal

VoilĂ  un mystère beaucoup plus effrayant que l'intĂ©gralitĂ© de la saison 2 de Lost : comment expliquer les sorties salle Ă  la chaĂ®ne de films d'horreur frelatĂ©s (Boogeyman, Terreur sur la ligne, The Fog, Reeker...), et le passage direct par la vidĂ©o pour ce petit bijou d'Ă©pouvante ? Vous n'aurez pas de rĂ©ponse, les voies de l'exploitation du 7e art (et des scĂ©naristes de Lost) sont impĂ©nĂ©trables. RĂ©capitulons brièvement : après un coup d'essai dĂ©jĂ  gĂ©nial (La secte sans nom), Balaguero enquillait sur le roublard Darkness en coproduction amĂ©ricaine. Attendu au tournant après cette (très relative) dĂ©ception, le jeune cinĂ©aste nous a fait très peur avec cette nouvelle coprod', intronisant Calista Flockhart (Ally McBeal, pour les distraits) en tĂŞte d'affiche. Ă€ la vision du film, les craintes s'envolent dès l'horrible prĂ©-gĂ©nĂ©rique, dans le ton d'un film exploitant avec une redoutable aisance la gamme des peurs enfantines. Fragile recèle, sous ses dehors de long-mĂ©trage bis vu et revu, un dĂ©veloppement particulièrement touchant de ses personnages, comme un usage atrocement efficace de son "monstre". Nous n'avons pas affaire au chef-d'œuvre de l'annĂ©e, mais Ă  l'une de ces belles surprises rĂ©compensant le mĂ©rite des films exigeants, dont on n'attendait pas grand-chose. Et Ă  cĂ´tĂ© des produits hollywoodiens citĂ©s en dĂ©but de texte, c'est du Orson Welles ! FC