LES BERKMAN SE SEPARENT

Publié Vendredi 8 décembre 2006

de Noah Baumbach (EU, 1h21) avec Jeff Daniels, Laura Linney...

Si les prémices du récit - une crise conjugale chez des intellectuels new-yorkais - laissait craindre le pensum ou le sous-Woody Allen, scénario et interprétation se jouent des a priori pour nous offrir une œuvre touchante, à l'émotion parfois douloureuse. Il émane des Berkman se séparent, complainte d'une famille en plein tumulte, la mélancolie du passage des années et des espérances enfuies. Le choix d'un tournage en Super 16, pour un film se déroulant dans les années 80, donne au récit la patine d'un temps perdu. Drôle, tendre ou triste, l'œuvre de Noah Baumbach évite la platitude redoutée pour s'affirmer comme un rite de passage à l'âge adulte et d'acceptation de l'injustice de la vie. Les tourments trop humains de personnages tous excellemment construits et interprétés, rythment un film dont la narration délicate laisse percevoir la tendresse derrière la déchirure. D'une douce cruauté, toujours juste malgré quelques maladresses éparses, Les Berkman se séparent renvoie bien des psychodrames français à leur honteux néant. NM