LES BERKMAN SE SEPARENT
de Noah Baumbach (EU, 1h21) avec Jeff Daniels, Laura Linney...
Si les prĂ©mices du rĂ©cit - une crise conjugale chez des intellectuels new-yorkais - laissait craindre le pensum ou le sous-Woody Allen, scĂ©nario et interprĂ©tation se jouent des a priori pour nous offrir une œuvre touchante, Ă l'Ă©motion parfois douloureuse. Il Ă©mane des Berkman se sĂ©parent, complainte d'une famille en plein tumulte, la mĂ©lancolie du passage des annĂ©es et des espĂ©rances enfuies. Le choix d'un tournage en Super 16, pour un film se dĂ©roulant dans les annĂ©es 80, donne au rĂ©cit la patine d'un temps perdu. DrĂ´le, tendre ou triste, l'œuvre de Noah Baumbach Ă©vite la platitude redoutĂ©e pour s'affirmer comme un rite de passage Ă l'âge adulte et d'acceptation de l'injustice de la vie. Les tourments trop humains de personnages tous excellemment construits et interprĂ©tĂ©s, rythment un film dont la narration dĂ©licate laisse percevoir la tendresse derrière la dĂ©chirure. D'une douce cruautĂ©, toujours juste malgrĂ© quelques maladresses Ă©parses, Les Berkman se sĂ©parent renvoie bien des psychodrames français Ă leur honteux nĂ©ant. NM