Boogeyman
de Stephen Kay (EU, 1h29) avec Barry Watson, Emily Deschanel...
Le drame, avec Boogeyman, c'est que l'on y croit vraiment au début : jouant avec une certaine virtuosité des clairs-obscurs et des mouvements de caméra, Stephen Kay parvient à distiller une certaine angoisse. La disparition brutale et arbitraire du père semble donner le ton d'un film d'horreur brutal et sans concession, égalant la cruauté brute des peurs enfantines. Un ton feutré, une interprétation plutôt crédible et une mise en scène tape-à-l'œil mais efficace laissent espérer un récit d'épouvante glacé dans la lignée des Autres d'Alejandro Amenabar. Une fenêtre qui grince, une porte que l'on hésite à ouvrir suffisent à créer une ambiance tendue où l'horreur serait constamment prête à bondir. Pour notre malheur, le film ne parvient à bâtir un univers inquiétant que pour ne pas savoir qu'en faire. Si l'accumulation de scènes angoissantes s'avère dans un premier temps efficace, leur succession finit par ressembler à un empilement qui ne serait au service d'aucun récit cohérent. Pour avoir manqué de modestie, ou de confiance dans son propos, Boogeyman apparaît comme un bel édifice construit sur des piliers trop frêles et dont l'équilibre ne résiste guère à une conclusion bâclée. À noter, pour les nostalgiques de Xena, princesse guerrière : une apparition brève mais efficace de Lucy Lawless, méconnaissable. NM