L'Iceberg
De et avec Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy (Bel, 1h24)
Premier long métrage écrit et tourné à trois comédiens issus d'une même troupe de théâtre, L'Iceberg se distingue avant tout par ce qu'il refuse (ou presque) : la narration, la psychologie, les dialogues. Alors quand ce trio d'amours déçues tanguant sur un petit rafiot entre la Belgique et le grand Nord tombe à l'eau, qu'est-ce qu'il reste ? Une succession de sketches visuels en plans fixes qui évoquent au mieux Buster Keaton (dans la façon de cueillir la détresse par la geste burlesque) ; au pire, un Kaurismaki mal inspiré sans aucun folklore local (des décors aux personnages, tout est ici figé et abstrait), respirant davantage l'ennui existentiel que la dérision minimaliste. Au finale, et malgré une démarche résolument originale, une comédie congelée aux gags forcés qui transmet beaucoup mieux le pathétique de ses personnages que leur potentiel comique. LH