Mémoires d'une geisha
de Rob Marshall (EU, 2h20) avec Zhang Ziyi, Michelle Yeoh, Gong Li...
Depuis qu'il en a acquis les droits en 1998, Spielberg était impatient de porter à l'écran le best-seller d'Arthur Golden, Mémoires d'une geisha, histoire d'une époque proche où de pauvres petites filles japonaises devenaient ces " personnes d'arts " capables de chanter, danser, jouer la comédie, servir le thé ou faire la conversation pour le plaisir des ces messieurs. Pour son plaisir à lui, monsieur Munich a finalement choisi la casquette de producteur, laissant le soin de la réalisation à monsieur Chicago qui a misé sur un gros attirail technique et des stars asiatiques. Résultat : la débauche esthétique (six nominations aux oscars : photo, décor, costumes, son, montage, musique) met d'autant plus en évidence le manque d'épaisseur émotionnelle et narrative du film ; quant aux comédiens, excellents, ils sont décrédibilisées par une langue anglaise qui sonne faux. En outre, attribuer les rôles principaux à deux comédiennes chinoises s'avère à côté de la plaque. Le Japon a d'ailleurs logiquement boudé le film et la sortie sur les écrans chinois est repoussée par " peur de réactions sociales négatives ". Mémoires d'une geisha s'adresse-t-il donc uniquement à un public occidental que les producteurs voudraient assez inculte pour adhérer à ce spectacle fantasmatique ? Si tel est le cas, assurément le film mérite effectivement un oscar, que l'Académie devrait créer pour l'occasion, celui de meilleure carte postale animée. BD