L'honneur du dragon

Mercredi 15 février 2006

de Prachya Pinkaew (Thaïlande, 1h34) avec Tony Jaa, Petchthai Wongkamlao...

Que les fans de virulentes tatannes dans la gueule de figurants vraisemblablement masochistes exultent : les responsables de Ong Bak sont de retour. Mais que les cinéphiles s'enfuient donc à toutes jambes : on avait déjà de gros doutes, mais là c'est sûr, Prachya Pinkaew est un mauvais ! Outre que notre homme ne semble faire un effort de mise en scène que lors des scènes de combats, qui ne représentent qu'un tiers du film (avec leurs plans très larges, leur montage réduit à la portion congrue, et une mince innovation : l'équipe venait apparemment de découvrir la Steadycam), le reste aligne les séquences toutes plus insupportables les unes que les autres. Que Bouddha ne leur pardonne pas, ils ont essayé de faire jouer Tony Jaa ! En fait, de lui soumettre une palette d'émotions primaires, que le pauvre artiste martial tente de retranscrire avec une poignée de grimaces paroxystiques. Mais le "scénario" est peut-être le plus grand aveu d'inanité, décalque honteux de Ong Bak à quelques infimes variations près. Tony Jaa se la régale en province, un salopard de la ville lui pique un truc (ici, son éléphant), Tony s'aventure dans un univers urbain peuplé de filles légères et de seconds rôles comiques, débarque dans des lieux au hasard en réclamant son dû et en tabassant des figurants dévoués à la bonne cause doloriste, affronte des grands méchants, perd, casse tout le QG des vilains, ré-affronte des grands méchants (mention spéciale au quatuor de culturistes ne s'exprimant que par de lapidaires "YAAAAAAAAAA"), devient colère-colère, gagne. Cerise sur un gâteau déjà bien calorique, une séquence finale et néanmoins morale sur le thème "Hommes, aimez les éléphants comme vos frères", dont on ne remettra pas en doute la valeur philosophique intrinsèque. Même si elle suit de très près le plus grand nombre de jambes et de bras cassés en un court laps de temps. François Cau