Doggy bag

par
Vendredi 16 décembre 2005

PHILIPPE DJIAN(Julliard)

En 1981, Philippe Djian entame, avec la parution de 50 contre 1, une œuvre populaire et controversĂ©e qui fera de lui un Ă©crivain Ă  part dans le paysage littĂ©raire de son Ă©poque. Vingt-cinq ans après, celui que Patrice Delbourg avait alors surnommĂ© "l'Ostrogoth dans un champ de bluettes" continue Ă  mettre ses pieds boueux dans le plat en porcelaine de la littĂ©rature française. Dans la saison 1 de Doggy bag (les saisons 2 et 3 paraĂ®tront en 2006), l'auteur du mythique 37°2 le matin s'essaie Ă  la première "sĂ©rie littĂ©raire", en prenant exemple sur ce que la tĂ©lĂ© offre de meilleur et de pire dans ce domaine. Avec un plaisir communicatif, il se joue des grands poncifs du feuilleton tĂ©lĂ©visuel et livre un mĂ©lo parodique Ă  base de mensonges, de trahisons, de sexe et de voitures dĂ©capotables. Les frères Sollens, propriĂ©taires d'un garage automobile, voient ressurgir dans leur ville Edith, la femme pour laquelle ils manquèrent s'entretuer vingt ans auparavant. Celle-ci est accompagnĂ©e de Sonia, sa fille, qui est sans aucun doute celle d'un des deux frères. Mais lequel ? Autour de ce "terrible" secret de famille, Djian se rĂ©gale de personnages caricaturĂ©s Ă  l'extrĂŞme, du dentiste libidineux Ă  la mère alcoolique en passant par la secrĂ©taire nymphomane, l'infirmière au grand cœur (et Ă  forte poitrine) ou l'adolescent obsĂ©dĂ© par le cul. Son rĂ©cit, dĂ©tonnant, est Ă  consommer pop corn Ă  la main et gĂ©nĂ©rique en tĂŞte : "Doggy bag, ton univers impitoyable !!!"YN