Les Chevaliers du ciel

Vendredi 16 décembre 2005

de Gérard Pirès (Fr, 1h36) avec Benoît Magimel, Clovis Cornillac, Géraldine Pailhas...

Disons-le tout de suite, les auteurs de cet impayable nanar (à classer aux côtés de Banlieue 13 dans le registre "tellement mauvais qu'on passe un bon moment") ne sont ni Gérard Pirès (le réalisateur de Double Zéro, un film si nul que t'as honte de le regarder), ni les scénaristes, mais bien Laurence Devèze et Bruno David. Autrement dit, les responsables du "placement de produit", poste méconnu qui consiste à faire entrer de la publicité à l'intérieur du film. Grâce à eux, ces Chevaliers du ciel resteront dans les annales cinématographiques pour une invention inédite : le personnage-marque. Parmi les collègues des sympathiques pilotes de chasse topgunisés Magimel et Cornillac, on trouve un garçon que tout le monde appelle iPod. Parce qu'il a toujours son baladeur MP3 blanc aux oreilles, certes, mais surtout parce qu'Apple est un des gros partenaires du film, ce qui est bien pratique : "iPod, tu me reçois ?", "Putain, ils ont buté iPod !", etc ! Ce bousin-là (et d'autres : Toyota, Sagem, Dassault...) est placé au milieu d'un bouillasson dialogué de termes techniques auquel on ne pige absolument rien. Le reste est à l'avenant : Torreton postule sérieusement au bidet d'or, il y a un peu de cul mais bien sage, les scènes d'aviation sont peut-être des prouesses techniques mais elles sont surtout terriblement statiques... Quant au vrai but du film, même pas masqué (être un grand spot de recrutement pour l'armée de l'air, le ministère de la défense ayant investi près de 100 millions d'euros dedans !), il donne surtout envie de faire de la pub à notre idole Jean-Luc Le Ténia qui chantait : "J'aurais mieux fait d'être pilote de chasse, la retraite à 28 ans, une image sexy selon 20 ans..."CC