The Machinist

Mercredi 26 janvier 2005

de Brad Anderson (EU, 1h42) avec Christian Bale, Jennifer Jason Leigh...

On avait dĂ©couvert Brad Anderson via son film prĂ©cĂ©dent, Session 9, variation magistrale sur le thème de la maison hantĂ©e rĂ©servant son lot de sueurs froides. The Machinist confirme le talent indĂ©niable du rĂ©alisateur dans l'Ă©laboration d'une atmosphère oppressante, tirant parti de ses dĂ©cors comme d'une esthĂ©tique savamment crasseuse pour reflĂ©ter les circonvolutions Ă©garĂ©es de ses personnages. Ici en l'occurence, l'hallucinant Christian Bale, qui repousse très (trop ?) loin les limites de l'investissement physique pour un rĂ´le. Squelettique, hagard, semblant en permanence sur le point de dĂ©faillir, il hante chaque scène de son aura fantĂ´matique. Il campe Trevor Reznik, ouvrier en proie Ă  l'insomnie depuis plus d'un an. Distrait par un mystĂ©rieux nouvel employĂ©, Ivan, il provoque un accident qui coĂ»te son bras Ă  un collègue (Michael Ironside, intronisĂ© manchot de rĂ©fĂ©rence du cinĂ©ma fantastique US depuis Starship Troopers). Dès lors, Trevor pense ĂŞtre l'objet d'un complot visant Ă  le faire dĂ©missionner, d'autant que tout le monde rĂ©fute l'existence d'Ivan... Le film dispense les scènes troubles, Ă©parpille les indices parfois maladroits, et capitalise Ă  juste titre sur la performance tĂ©tanisante de son acteur principal. Anderson rĂ©alise un film d'ambiance plus que convaincant, fait montre de choix esthĂ©tiques tout aussi efficaces que pertinents, mais perd malheureusement son spectateur dès que l'opacitĂ© du rĂ©cit se dissipe. Et le film de s'achever sur une conclusion convenue (voire expĂ©ditive), Ă  peine rattrapĂ©e par un dernier plan lumineux, laissant clairement apparaĂ®tre le chef-d'œuvre qu'aurait pu ĂŞtre The Machinist. FC